RESTRUCTURATION DU HANGAR Y À MEUDON
Une cathédrale industrielle sublimée
Vestige rare et exceptionnel provenant de l’Exposition universelle de 1878, le Hangar Y demeure le premier hangar à dirigeables au monde et l’un des derniers à tenir encore debout. Cette halle majestueuse d’acier, de verre et de briques retrouve une nouvelle envolée grâce à la rénovation complète et tout en finesse dont elle a été l’objet.
SITE HISTORIQUE ET BUCOLIQUE
Le Hangar Y est bâti en 1879 par l’ingénieur Henri de Dion, professeur de Gustave Eiffel, à l’aide de pièces en métal issues de l’annexe de la Galerie des machines de l’Exposition universelle de 1878 à Paris pour abriter les dirigeables de l’Établissement central de l’aérostation militaire. Il est ensuite remonté à Meudon (92), dans la perspective d’André Le Nôtre (1659) et du château, et en lisière de la forêt domaniale (9 ha). En 1990, le Hangar Y est affecté au ministère de la Culture, puis abandonné durant 40 ans, avant d’être classé au titre des monuments historiques en 2000. Cet édifice hors norme – 40 m de largeur, 70 m de longueur et 20 m de hauteur – a fait l’objet d’un projet de réhabilitation conçu par l’agence d’architecture Data, afin de transformer cette halle industrielle en un lieu festif tous publics qui héberge la fondation Art Explora. D’une surface de 4 490 m², il comprend le Hangar Y (3 500 m²) voué à des manifestations culturelles (expositions, concerts) et évènementielles (séminaires…) et pouvant accueillir jusqu’à 2 500 visiteurs. S’y ajoutent l’atelier et ses espaces privatisables, un restaurant en bord d’étang et des locaux annexes, avec billetterie, aires de détente et sanitaires, ainsi qu’un parking extérieur et un parc aménagé pour la promenade. Le Hangar Y étant, à l’origine, dénué de façade en pignon nord afin de pouvoir sortir les ballons, il lui en a été ajouté une dans les années 1920.
NOUVELLE FIGURE CONTEMPORAINE
La restauration de la halle a été confiée à l’architecte en chef des monuments historiques Daniel Lefèvre qui a nettoyé et réparé la structure en fer puddlé existante et déposé le pignon sud en briques, lesquelles ont été remises en état, puis reposées à l’identique. Quant à « l’agence Data, lauréate du concours en 2020, elle a été chargée de créer une nouvelle façade en pignon nord du Hangar Y ainsi qu’un grand sol et des mezzanines dans les parties latérales, énoncent les architectes. Or ces ajouts sont totalement indépendants des structures et fondations existantes ». D’où la création d’une « nouvelle figure contemporaine », une façade géométrique vitrée, formée de quatre travées de 5,50 m de largeur et d’un découpage horizontal en lignes de 1,40 m de hauteur. Deux portes monumentales de 11 m de hauteur et 5,50 m de largeur ouvrent vers l’intérieur pour laisser entrer des œuvres d’art de grands formats. Au centre de cette composition presque carrée, s’insère un oculus suggérant le nez d’un dirigeable. La charpente en tubes d’acier galvanisé de ce mur-rideau (500 m²) a été montée à blanc et à plat dans l’atelier de l’entreprise Vulcain, puis mise en place in situ.
À mi-hauteur de ce « grand écran de verre » a été posée une poutre au vent, en acier, de stabilité et de reprise des efforts des divers éléments. Dans les volumes des bas-côtés, ont été montées deux mezzanines en planchers collaborants, pourvues de leurs propres fondations.
- Maîtres d’ouvrage : Art Nova, Culture et Patrimoine ; promoteur : Vinci Immobilier ; exploitant : HY Développement
- Maîtres d’œuvre : Data (Hangar Y) et Urban Act (ateliers et restaurant), Daniel Lefèvre/Atelier Lympia Architecture, architecte ACMH
- Charpente métallique : Vulcain
- Photos : Maxime Delvaux