RÉNOVATION DES HALLES DE MARCHÉ D’AURAY

Nouvelle vitrine gourmande

Plusieurs fois reconstruites, les halles d’Auray font partie intégrante de la vie de la cité depuis le Moyen Âge. Facteur de revitalisation du centre-ville, cet équipement public, rénové pour devenir plus fonctionnel, mieux éclairé et plus confortable à la fois pour les commerçants et les chalands, a rouvert ses portes en décembre 2022, après dix mois de travaux.

ORGANISATION SPATIALE REVUE

Au centre de la cité médiévale bretonne d’Auray fut érigée en 1459, sur la place de la République, une halle de marché ou cohue, l’auditoire de justice du seigneur se glissant sous les combles de sa charpente en bois.
Démolie en 1905, elle est remplacée en 1907 par une autre halle qui, détruite à son tour en 1960, est rebâtie et surélevée d’un étage pour y loger les bureaux de la mairie. En 2019, la rénovation de halles plus fonctionnelles et remises aux normes redevient d’actualité, avec le concours d’architecture lancé par la commune et le projet lauréat de l’atelier d’architecture Lâme en co­traitance avec le BET Gruet Ingénierie. Début 2021, une entité provisoire de marché, montée place Notre-Dame, permet l’accueil des commerçants. Ouverte cinq jours par semaine, la nouvelle halle de 500 m2, 15 m de largeur et 31 m de longueur s’adosse à deux anciens bâtiments en pierre classés : l’ex-tribunal abrite un petit théâtre et un office de tourisme, et l’autre bâtiment, les locaux de la mairie. L’organisation spatiale de la halle a été entièrement repensée pour mieux s’adapter à des besoins évolutifs, une allée en couronne distribuant les fonctions. Accessible par deux entrées centrales se faisant face, elle réunit dix-sept étals, cinq longeant la façade nord
et quatre autres la façade sud, les huit derniers trônant au cœur du volume.

LANGAGE INDUSTRIEL RÉINTERPRÉTÉ

« Au sud, chaque étal dispose d’un comptoir et de fenêtres en accordéon associés à la terrasse couverte, où l’on peut installer des tables et des chaises », indiquent les architectes de l’atelier Lâme. Un auvent protège en effet la façade sud et offre « une venelle couverte aux riverains » prête à recevoir des espaces de restauration. L’édifice héberge également une conciergerie, des sanitaires et des locaux techniques (poubelles, ménage…) ainsi qu’un ascenseur créé qui dessert le petit théâtre et l’étage. Côté travaux, les façades sud et nord déposées sont remplacées par des baies vitrées apportant une perméabilité visuelle. Au-dessus des halles et à l’étage, les bureaux sont conservés en l’état ainsi que les lucarnes et menuiseries rhabillées d’un long auvent. Dans le volume, le faux-plafond ajouré en tasseaux de bois se prolonge à l’extérieur sous l’auvent, et les ciels d’étals sobres en couronnes d’acier insèrent les luminaires et la signalétique. « Traitées en ossature métallique, en mémoire des halles du siècle dernier, les nouvelles halles, au traitement réso­lument contemporain, contrastent avec la pierre des bâtiments adjacents », ajoutent les architectes. Afin de « réinterpréter le langage industriel », les deux façades sont mises en valeur par une structure poteaux-poutres en acier prélaquée gris foncé, où les potelets – de 5,35 m en profils HEA et U assemblés et espacés de 3,10 m – sont dotés d’arcades plein cintre en tôle d’acier. Devant, la galerie est rythmée par les mêmes poteaux.

• Maître d’ouvrage : Ville d’Auray
• Maîtrise d’œuvre : Atelier d’architecture Lâme, Alexandre Lahyani et Angel Menendez ; Gruet Ingénierie (BET TCE)
• Charpente métallique : NMK
• Photos : Michalina Malec-Dorfin/Atelier Lâme