RÉNOVATION DE LA PISCINE PONTOISE À PARIS
Bain de jouvence
Joyau de l’Art déco, classée depuis 1998 à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, la piscine Pontoise à Paris rouvrira son bassin aux aficionados d’ici la fin de l’année. Démarrée il y a deux ans, sa rénovation, assurée par Pierre Marchand, architecte du patrimoine, confère à l’ouvrage son lustre d’antan via notamment une charpente métallique treillis rivetée à chaud.
Un bassin de 33 m, six couloirs de nage, des cabines sur trois niveaux accessibles par des coursives, une double verrière surplombant le volume… : pas de doute, la piscine Pontoise fait partie des plus belles piscines de Paris. Construite en 1934 par l’architecte Lucien Pollet, cette piscine baignée de lumière naturelle, véritable trésor du Quartier latin, s’inscrit dans la lignée des piscines Molitor, Jonquière et Pailleron conçues par le même architecte. Témoin de l’architecture de l’entre-deux-guerres et classée depuis 1998 à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH), la piscine fait l’objet d’une importante rénovation depuis juin 2021 conduite par Pierre Marchand, Architecte du Patrimoine, et son agence. Objectifs : réparer et remettre à niveau l’équipement et le rendre plus vertueux, réduire la consommation d’énergie, améliorer le traitement de l’air et, enfin, sécuriser et rénover entièrement la couverture vitrée (charpente métallique originelle, verrière supérieure en verre armé sur profils acier et verrière inférieure).
RIVETAGE À CHAUD
Une double verrière de 35 m de longueur et 17 m de largeur couvre le volume : la première, intérieure, est à deux niveaux et permet l’étanchéité à l’air tandis que la seconde protège notamment la charpente métallique qui supporte la première verrière. Constituée de fermes métalliques légères, cette toiture vitrée à double pente permet à la fois la ventilation et un éclairage zénithal. Pour la réhabilitation de l’ouvrage, l’architecte a pris résolument le parti de conserver la typologie structurelle tout en apportant un regain de transparence et une mise en œuvre contemporaine. Les trames ont donc été conservées et le dessin des fermes principales et secondaires reprend le rythme des fermes originelles. Installée début 2022, la nouvelle charpente a été conçue suivant les techniques d’assemblage traditionnel : les neuf fermes d’acier ont été assemblées en demi-fermes elles-mêmes assemblées par rivetage à chaud dans les ateliers de Waltefaugle pour être ensuite posées par demi-ferme, puis boulonnées deux à deux.
La charpente mise en place, les équipes ont installé les menuiseries de la verrière supérieure. Là encore, un chantier particulièrement délicat qui a nécessité de régler au millimètre les éléments supportant les volumes verriers particulièrement atypiques de 4 m de longueur sur 40 cm de largeur. Pour la verrière inférieure, l’architecte a fait le choix de coussins en ETFE plutôt que des vitrages. Une solution pour le moins innovante destinée à compenser l’augmentation du poids de la charpente et isoler la structure acier de l’air humide. « Ce matériau offre aussi une grande transparence tout en absorbant la lumière infrarouge, ce qui le rend particulièrement adapté à la couverture de la piscine, observe Pierre Marchand. De quoi apporter de hautes performances avec une mise en œuvre contemporaine. »
- Maîtrise d’ouvrage : Ville de Paris
- Architecture : Pierre Marchand Architectes
- BET structure : Terrell
- Charpente verrière : Eiffage Métal
