Pavillon 6, parc des Expositions, Paris
Un pavillon nouvelle génération
Une gigantesque charpente treillis, des portées de quelque 60 m, une toiture supportant la plus grande ferme urbaine au monde, un remarquable auvent « signal », support mobile de journaux lumineux… : conçu par les architectes Valode & Pistre et Jean Nouvel pour l’auvent, le nouveau pavillon 6 est exceptionnel à plus d’un titre.
Initiée en 2015, la rénovation complète du parc des Expositions de la porte de Versailles à Paris, soit 228 211 m² de superficie répartis dans huit pavillons, devrait s’achever en 2024. Retenue en 2013 pour l’ensemble du schéma directeur de la modernisation, l’agence d’architecture Valode & Pistre, après avoir réalisé les pavillons 4, 5 et 7, a conçu le nouveau pavillon 6, fusion des anciens pavillons 6 et 8. Impossible de le manquer. Le maître d’ouvrage souhaitait « un signal vertical qui, parfois, s’éveille et s’endort », l’architecte en a conçu un, sorte d’hommage au passage à niveau, qui crée véritablement la surprise. Majestueux, l’objet marque fièrement l’entrée du nouveau pavillon 6 : un auvent remarquable en acier, signé Jean Nouvel. Monumentale, la structure fuselée en acier, surmontée d’une couverture transparente en ETFE, forme un triangle de 70 x 60 x 50 m de côté.
Afin de signaler aux Parisiens l’imminence d’un nouveau salon ou nouvel événement, la pointe de l’auvent, en pivotant sur sa base, s’élève à 50 m dans le ciel.
En position basse (27 m) durant les événements, l’auvent invite les visiteurs à se glisser sous sa structure pour se diriger vers l’entrée du pavillon. Il compose alors une gigantesque marquise de 300 t d’acier, inclinée à 20° par rapport au sol. Destinés à porter des ponts suspendus, deux gigantesques verrins hydrauliques en inox poli miroir, parmi les plus grands d’Europe, actionnent ce support mobile de communication d’un genre totalement nouveau.
Sous la charpente à la « mobilité mystérieuse », selon les mots de Jean Nouvel, plus de 635 pendrillons verticaux, de 2 à 13 m de longueur, présentant sur une face un écran Led, diffusent des journaux lumineux. Cette pluie d’informations renseigne les visiteurs sur le programme, les dates, les horaires, et communique les annonces relatives aux événements organisés au sein du pavillon 6. Coordonnés, ces pendrillons peuvent aussi faire apparaître de grandes compositions ou animations graphiques créées et développées par des artistes digitaux.
IMPOSANTE CHARPENTE TREILLIS
Plus discret, mais tout aussi impressionnant, le pavillon 6, composé d’un espace d’exposition, de salles de conférences, de restaurants, se distingue par son imposante charpente treillis. Sa démarche conceptuelle et ses dispositions fonctionnelles et architecturales, étapes majeures de la restructuration du parc des Expositions, font de cet ouvrage la vitrine d’une nouvelle génération de hall d’exposition. Pour y parvenir, l’agence Valode & Pistre a imaginé un immense volume aux formes arrondies. La façade, blanche et cannelée verticalement, est volontairement sobre. L’intérieur, lui, se caractérise par ses grandes portées allant jusqu’à 60 m, la possibilité d’accrochage à une maille d’élingage particulièrement dense et le contrôle total de la température en chaud et froid, quels que soient le taux d’occupation et la météo. Le pavillon 6 propose ainsi 15 000 m2 d’espaces (divisibles en deux sous-espaces) avec 9 m de hauteur sous plafond dont 5 400 m2 sans poteaux, auxquels il faut ajouter 250 m2 de salles de réunion. C’est le bureau d’études VP&Green Engineering qui a travaillé sur l’ingénierie des structures béton, de l’immense charpente treillis, de l’auvent et de la conception technique des façades. Environ 2 600 t d’acier ont ainsi été utilisées pour la construction de ce nouveau pavillon.
Plus spectaculaire encore, l’ouvrage accueille en toiture ce qui devrait être la plus grande ferme urbaine en toiture au monde, soit 14 000 m2 de surface, comprenant également un restaurant de la célèbre enseigne de rooftops parisiens Le Perchoir, un bar et une salle événementielle baptisée « La Serre ». Les produits de la ferme devraient ainsi venir alimenter les restaurants du parc des Expositions, tandis que 135 jardins ouvriers seront proposés aux Parisiens.
Maîtrise d’ouvrage : Viparis (Unibail-Rodamco-Westfield)
Architectes : Valode & Pistre (mandataire), Ateliers Jean Nouvel (auvent)