CONCOURS ACIER 2019, DEUXIÈME PRIX
OTNI, « OBJET TERRESTRE NON IDENTIFIÉ »
Tom Paturel – ENSA NANTES
Depuis longtemps, la ville de Nantes s’interroge sur ce que pourrait devenir cet ancien site ferroviaire situé à l’extrémité de son île et du quartier de la Création. Face aux édifices qui, chaque jour, l’enserrent un peu plus, le lieu s’affirme comme une respiration nécessaire…
Aujourd’hui, une des propositions est d’en faire un véritable parc urbain. Le projet OTNI, « Objet terrestre non identifié » s’inscrit dans cette intention programmatique. Il s’intéresse à cette mémoire du rail qui estampille l’espace et lui donne sa singularité. Il choisit d’abord de réinvestir un ancien hangar présent sur le site, mais ô combien délaissé, afin de lui insuffler un nouveau dynamisme. Il devient un atelier métallurgique dédié à la production de microarchitectures. Utilisant le rail, cette collection de petits édifices va progressivement habiter et faire vivre le nouveau parc. Cette grande prairie désormais pleinement laissée aux promeneurs va alors abriter une expérimentation, celle d’OTNI. Véritable « couteau suisse » architectural, OTNI est une ordonnance circulaire fluctuante caractérisée par sa reprogrammation permanente. Il s’agit d’un non-programme qui se redéfinit à mesure que les besoins se créent autour de lui.
Il s’adapte aux préoccupations et aux attentes changeantes d’un morceau de ville en restructuration continuelle. Dans sa forme première, il abritera une crèche ainsi qu’une garderie, cela afin de répondre à une urbanisation accélérée du secteur et à son occupation prochaine. Plus tard, qui sait, il peut devenir une guinguette, un centre d’art ou sportif, une école, un observatoire. Les modules qui composent OTNI pourront se détacher de sa structure afin d’être remplacés. Chaque entité sera produite par l’atelier métallurgique en fonction du besoin présent et sera libre de déambuler,
par le rail, dans le parc ou de s’accrocher à cet objet circulaire qui y trône. OTNI pourra alors porter un ou quinze programmes différents et sera la pièce centrale d’un jeu reposant sur le principe des vases communicants.
Doc. : Tom Paturel