LE PONT SIMONE-VEIL À BORDEAUX

Nouvelle génération

Représentatif d’une nouvelle génération de franchissements urbains, le futur pont Simone-Veil, imaginé par l’agence OMA avec Chris van Duijn comme partenaire de projet et Gilles Guyot, chef de projet, enjambera la Garonne entre Bègles, Bordeaux et Floirac en 2024. Ouvrage d’art certes, réalisé en autopatinable, mais aussi haut lieu de lien et de vie.

Lieu de vie à la fois urbain et naturel, le pont Simone-Veil offrira un large espace ouvert sur les deux rives de la Garonne. Photo : OMA

Si les objectifs restent classiques – faciliter les déplacements, fluidifier la circulation de l’agglomération, offrir aux habitants de nouvelles solutions de mobilité, améliorer les interactions entre les deux rives – , le projet, lui, est remarquable. « Dépouillé, son design tente de repenser la fonction civique et le symbolisme d’un pont du 21e siècle, explique Clément Blanchet, architecte associé OMA Rem Koolhaas. Une plate-forme de 44 m de largeur et de 549 m de longueur s’étend au-delà de l’eau de chaque côté, créant une connexion sans faille avec la terre. La conception est réduite à sa plus simple expression – la moins technique, la moins lyrique, une solution structurelle presque primitive. Le pont lui-même n’est pas “l’événement” de la ville, mais une plate-forme qui peut accueillir tous les événements de la ville. » Car ce nouvel ouvrage s’affirme déjà à la fois comme un lien et un lieu de vie. La fonction « circulation » accueillera ainsi une voie par sens dédiée à un transport en commun en site propre, deux voies par sens affectées aux véhicules légers et aux poids lourds et une piste cyclable bidirectionnelle connectée au Réseau express vélo. Toute l’originalité du projet réside dans la création d’un espace public majeur – « une plate-forme urbaine qui s’étend au-dessus de la Garonne » – grâce à un élargissement de près de 20 m de l’espace affecté aux piétons et deux-roues.

Le choix de l’acier autopatinable permet de se dispenser de peinture, puis des opérations délicates de décapage et de remise en peinture. Photo : Bordeaux Métropole

« La conception est réduite à sa plus simple expression – la moins technique, la moins lyrique, une solution structurelle presque primitive. » Photo : Bordeaux Métropole

LE CHOIX DE L’AUTOPATINABLE

D’un poids de 5 800 t, la charpente métallique de ce huitième franchissement de la Garonne sera supportée par huit piles et reposera sur ses appuis définitifs dès la fin du mois de juillet prochain. Afin de faciliter la gestion de l’ouvrage et d’améliorer son impact environnemental, elle est constituée d’acier autopatinable. Un choix qui ne doit rien au hasard, puisque le pont, selon Gilles Guyot, chef de projet, « a été conçu avec une sobriété de moyens, afin de se concentrer sur son usage qui peut être réversible et le plus modulable possible, pour préserver l’avenir ». Spectaculaire, le lançage des poutres métalliques de 35 m de longueur et pesant 35 t depuis la rive droite a débuté au mois de mars dernier. Les quatre bipoutres constitutives de la charpente ont ainsi été acheminées depuis l’usine de l’entreprise Baudin Châteauneuf et soudées sur place. La première de ces bipoutres a été lancée à l’aide d’un système de treuil qui a ainsi permis de pousser progressivement la charpente par tronçons jusqu’à la première pile. Étape majeure dans l’avancée du chantier, la jonction avec la rive gauche s’est, elle, déroulée au mois de janvier dernier.

La jonction avec la rive gauche a eu lieu en janvier dernier. Photo : Bordeaux Métropole

Maîtrise d’ouvrage : Bordeaux Métropole
Architecture : Rem Koolhaas-associé Clément Blanchet, Gilles Guyot de l’agence OMA
Paysagiste : Michel Desvigne Paysagiste (MDP)
Constructeurs métalliques : Baudin Châteauneuf