L’AVENIR, C’EST L’EXISTANT
RÉHABILITER PLUTÔT QUE DÉTRUIRE, CAP SUR L’INTENSIFICATION DES USAGES
Réhabiliter et rénover du bâti existant, plutôt que le démolir et le reconstruire à neuf constitue aujourd’hui un impératif sociétal et environnemental majeur, au regard des multiples défis de développement durable et d’urgence climatique. Plus polluant, plus énergivore et plus émetteur de gaz à effet de serre (GES), l’acte de démolir et de rebâtir est souvent plus onéreux que la restructuration d’un bâtiment, le secteur de la construction représentant 23% des émissions de gaz à effet de serre françaises. D’où l’implication forte de bon nombre d’architectes et d’ingénieurs imaginant d’autres manières de construire plus vertueuses en réhabilitant, en étant en ligne avec les principes de l’économie circulaire.
A la suite d’un audit architectural et technique, la valeur patrimoniale d’un bâtiment gagne à être préservée, voire bonifiée, dans le cas de sa reconversion en une autre affectation lui offrant une nouvelle vie. Dans cette perspective, l’intensification des usages s’inscrit comme un authentique levier de la sobriété foncière. Devenue une préoccupation essentielle, la rénovation d’édifices possède en effet de nombreuses vertus, comme celles de contribuer à optimiser le foncier devenu hors de prix dans les grandes villes et d’économiser les matériaux, avec la possibilité de recourir aux nouvelles solutions bas carbone et à l’économie circulaire (produits recyclé, produits de réemploi). Or l’acier, largement utilisé, fait figure de bon élève dans ce contexte en perpétuelle évolution, grâce à ses propriétés magnétiques qui facilitent son tri et son recyclage à l’infini. Les progrès récents dans l’activité de réemploi sont structurants et permettent d’envisager une massification de l’activité. Ainsi, la rénovation avec l’acier génère des chantiers plus propres et moins nocifs pour l’environnement, et contribue à réduire son empreinte carbone. Elle permet aussi d’améliorer, de façon drastique, l’isolation des façades de l’ouvrage traité, en vue d’économies d’énergie. Face à ces défis inédits, les architectes, ingénieurs et divers acteurs de l’acte de bâtir doivent faire évoluer leurs pratiques conceptuelles, en adéquation avec de nouvelles techniques développées, plus respectueuses de l’environnement et des modes de vie fluctuants des usagers.
INTERVENTIONS PARTIELLES OU TOTALES : DES ÉCHELLES VARIÉES
La rénovation et/ou la réhabilitation du bâti existant concerne tous les types de bâtiments, de petite ou grande taille et d’usages variés. Qu’il s’agisse d’édifices publics tels que des halles de marché ou des gares, ou des bâtiments industriels (usines, silos à grains…) et culturels (théâtres, musées…), ils sont tous voués à être transformés à un moment donné de leur vie et ce quelle que soit leur époque de construction. L’acier reste un matériau essentiel pour réaliser ces différentes opérations, grâce à son utilisation simple et flexible, et sa capacité à pouvoir préfabriquer des pièces en atelier et les assembler in situ, facilitant leur pose rapide. Les interventions étant ciblées ou totales. Ainsi, la tour Zamansky (administrative) du campus de Jussieu -de 90 m de haut et bâtie en 1970 à Paris (5è) par l’architecte Édouard Albert- a été réhabilitée en 2009 par l’architecte Thierry Van de Wyngaert. Après un désamiantage total, les façades ont été démontées en conservant leur ossature acier, les quinze colonnes d’acier remplies de béton ayant reçu un mur rideau isolant composé de blocs menuisés d’aluminium tramés. Côté bâtiments industriels, la halle Pajol (1926) est une ancienne gare de marchandises reconvertie, en 2013, par l’architecte Françoise-Hélène Jourda en auberge de jeunesse, bibliothèque et locaux d’activités. En continuité de la fine ossature métallique remaniée des sheds, couverts de cellules photovoltaïques, se greffe une ossature acier neuve qui intègre des passerelles et protège le jardin créé. Un projet global rendu cohérent par l’acier.
1- Tour Zamansky, Campus de Jussieu, Paris 5è (1970), Thierry Van de Wyngaert/TVDW, architecte, 2009 (réhabilitation). Entièrement rénovée, cette tour tertiaire à structure mixte acier-béton comporte de fines colonnes remplies de béton, habillées d’un mur rideau isolant en blocs menuisés d’aluminium. Photo : TVDW
2 – Halle Pajol, Paris 18è (1926), Françoise-Hélène Jourda, architecte, 2013 (rénovation). Cette ancienne gare de marchandises, reconvertie en auberge de jeunesse, bibliothèque et activités, recèle une structure en sheds d’acier remaniée, support de panneaux solaires. Photo : 11h45
OPTIMISATION DES USAGES : LA RECONVERSION
La reconversion d’un édifice – de valeur patrimoniale variable – en d’autres affectations, permet de le remodeler et le faire évoluer dans le temps pour qu’il puisse s’adapter aux modes de vie mutants des usagers. Donner une seconde vie à un bâtiment suppose de réorganiser ses espaces internes ainsi que ses ossatures souvent mixtes, où le métal excelle. Nombre d’opérations de reconversion de taille variable ont vu le jour ces dernières décennies, comme celle d’envergure des Grands Moulins de Pantin (93) qui, datant de 1884, ont été transformés en 2009 par les architectes Reichen & Robert, en un complexe tertiaire dévolu à la BNP Paribas. La structure béton de l’un des silos du grand moulin a été reprise par une charpente acier et des planchers collaborants. Autre projet hors pair, la Samaritaine à Paris 1er, ce grand magasin mythique qui, conçu en 1930 par les architectes Henri Sauvage et Frantz Jourdain, a fait l’objet d’une restructuration lourde, par plusieurs agences (Sanaa…). Les bâtiments, aux diverses fonctions, ont rouvert leurs portes en 2021. La structure et les charpentes en métal ouvragées ont été rénovées avec soin, dans l’esprit de l’original. À une échelle moindre, le Hangar Y de Meudon (92), premier hangar à dirigeables au monde, bâti en 1879 et classé MH en 2000, a été restructuré en 2022 par l’agence Data Architectes pour devenir un lieu culturel festif. Sa nouvelle façade géométrique affiche un mur rideau géant formé de tubes d’acier galvanisé, sa structure métallique d’origine étant restaurée. Un projet plus radical est celui des arènes de Barcelone (1914), en Espagne, reconverties en 2008 en un centre commercial, signé des architectes Richard Rogers et Alfonso Balaguer. Le complexe « Las Arenas » réunit 116 boutiques et des espaces de loisirs répartis sur 6 étages, son enceinte en brique, de style orientaliste « néo-mudejar » étant restaurée. Au cœur de l’édifice, l’imposante structure en pylônes d’acier laqué jaune soutient une charpente acier circulaire, surmontée d’un dôme en bois.
MIXITÉ DE MATÉRIAUX : RECHERCHE DE FRUGALITÉ
Bon nombre d’édifices existants recèlent une structure mixte qui, associant le métal à la brique, la pierre, le béton ou le bois, représente un gage de durabilité et de stabilité. Mettre « le bon matériau au bon endroit » en exploitant au mieux les qualités des matériaux mis en œuvre dans un bâtiment garantit sa tenue dans le temps, dans une optique de construction frugale, où est utilisée une juste quantité de matière. Les systèmes constructifs en ossatures acier sont formés de profils préfabriqués facilement mis en œuvre, en filière sèche, allègent le bâtiment et le rendent plus flexible. Une restructuration marquante pour le marché alimentaire de Santa Catarina à Barcelone en Espagne (1848) qui a été rénové en 2005 par les architectes Enric Miralles et Benedetta Tagliabue de l’agence EMBT, avec l’ajout d’un toit spectaculaire en charpente acier couvert de céramiques multicolores. Les bâtiments industriels sont eux aussi prisés pour leurs amples volumes transformables, se mêlant plusieurs matériaux. L’usine d’automobiles Panhard et Levassor à Paris 13è (1891) a été réhabilitée en 2013 par l’agence AREP pour y loger des bureaux et une crèche. Les charpentes acier ont été restaurées et deux conteneurs en métal bâtis en toiture. Les menuiseries acier des façades en verre recréées s’allient bien avec les murs de brique et de pierre meulière en place.
Marché de Santa Catarina, Barcelone, Espagne (1848), Enric Miralles et Benedetta Tagliabue /agence EMBT, 2005.
Bâtie en pierre, cette ancienne halle compte une charpente acier greffée qui supporte une toiture à travées en bois, revêtues d’une couverture inédite en céramiques multicolores.
Doc. Carol Maillard
EXTENSIONS ET SURÉLÉVATIONS INCONTOURNABLES
Afin de s’adapter aux évolutions des usages, tout bâtiment rénové peut être agrandi ou surélevé, en fonction de chaque contexte donné. D’où de multiples configurations à échelles diverses qui varient selon la morphologie et la taille de l’ouvrage ainsi que son programme et son site. Les extensions peuvent être réalisées en continuité ou à côté du bâtiment, ou bien en toiture, dans le cas d’une surélévation qui permet de gagner de la surface sans artificialiser de sol supplémentaire et de supprimer le coût élevé du foncier en ville. Concernant la tour EDF édifiée en béton en 1977 à Lyon Part-Dieu (69), elle a été restructurée en 2021 par l’agence Arte Charpentier et surélevée de trois niveaux reconstruits en acier. En façade nord, a été greffée une seconde tour Silex², de 130 m de haut, édifiée en charpente acier, avec des pièces préfabriquées assemblées sur site. Cette intervention complexe enrichit l’ensemble. Dans un registre plus historique, la poste centrale du Louvre à Paris 1er a été construite en structure métallique et en pierre, en 1878, par l’architecte Julien Guadet. En 2021, elle fut remaniée par l’architecte Dominique Perrault (DPA) pour abriter un programme plurifonctionnel (logements, bureaux, hôtel…). La surélévation d’un niveau en faîtage a permis de créer un toit-terrasse équipé d’une pergola énergétique en métal, support de panneaux photovoltaïques, pourvoyeurs d’électricité.
1- La poste du Louvre, Paris 1er (1878), Dominique Perrault/DPA, architecte, 2021 (rénovation).
Entièrement restructurée, la poste du Louvre a été surélevée d’un étage en faîtage pour créer un toit-terrasse doté d’une pergola énergétique en métal, support de cellules photovoltaïques.
Photo : Carol Maillard
2- Tour Silex², Lyon, Arte Charpentier, architectes, 2021 (réhabilitation et extension).
Greffée sur la tour EDF (1977), la tour Silex², de 130 m de haut, a été érigée en charpente métallique, à l’aide de composants acier préfabriqués, puis assemblées in situ.
Doc. SMB
FAVORISER LE RÉEMPLOI ET L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE
En termes de développement durable, conserver les bâtiments existants en limitant les démolitions demeure l’un des principaux leviers de la neutralité carbone à atteindre, car démolir pour reconstruire émet plus de CO2 que de bâtir un édifice neuf. De plus en plus d’architectes et d’acteurs impliqués dans la construction durable développent le réemploi, dans une perspective d’économie circulaire. Le réemploi consiste à avoir recours à des matériaux de construction issus de bâtiments ou de sites industriels pour un usage identique (structure, enveloppe, métallerie, etc.), en garantissant leurs performances mécaniques et en réduisant les déchets. Cette pratique en plein essor est adaptée aux produits de construction acier résistants qui, voués à être déconstruits en fin de vie d’un édifice, peuvent être réemployés tel quels ou avec un reconditionnement réduit. La création récente de plateformes de réemploi de matériaux issus de chantiers de démolition permet de mener à bien des projets d’architecture pionniers de cette pratique innovante. Tel est le cas de l’opération britannique BedZED (Beddington Zero Energy Development), de 82 logements, commerces, bureaux et équipements, réalisée en 2002 par le cabinet Bill Dunster Architects, au sud de Londres. Un projet novateur, où la structure acier des édifices provient de la récupération de pièces dans des décharges ou des entreprises de démolition locales. Pour le stade olympique de Londres, au Royaume-Uni, bâti en 2011 à Stratford par l’agence Populous et Sir Peter Cook, il servit de site d’athlétisme pour les Jeux olympiques d’été de 2012. Rénové en 2016 pour le rendre plus polyvalent, ce stade recèle une toiture en charpente acier démontable et transformable, composée de câbles tendus avec un anneau central servant de passerelle, l’anneau externe comptant un treillis en tubes issu de la récupération de pièces en métal d’un ancien gazoduc. Plus récemment, le Green Factory est un bâtiment de bureaux de 1950 à Lyon (69), restructuré en 2021 par l’agence Diagonale Concept/Marc Campesi, suivant des préceptes vertueux. Il mixe une ossature béton à une charpente métallique (1 500 m²), laquelle a été restaurée et valorisée, ses façades étant isolées avec des matériaux biosourcés : les 3 000 m² de surfaces flexibles pouvant s’adapter à d’autres usages.
RÉVERSIBILITÉ DES OUVRAGES : UNE PRATIQUE D’AVENIR
Evolutivité, modularité, traçabilité de l’information via le numérique simplifiant démontabilité et réemploi futur… : parmi les nombreuses pistes pour l’avenir, la réversibilité des bâtiments s’impose pour lutter contre l’obsolescence programmée. Le démontage et le remontage d’un édifice existant en acier sont simplifiés, avec la mise en œuvre de systèmes constructifs à composants légers, assemblés mécaniquement, à l’instar de mécanos XXL. Le remontage d’un ouvrage ancien sur un autre site représentant une autre facette du réemploi. Il en est ainsi de la halle d’Issy-les-Moulineaux (92) bâtie en fonte par Eiffel en 1884 pour abriter une usine d’ampoules. Démantelée en 2017, puis désamiantée, déplombée et stockée en 2018, elle est remise en état, pièce par pièce, puis remontée à côté du bâtiment Bridge édifié par l’architecte Jean-Paul Viguier, également chargé de sa rénovation. Depuis 2021, elle abrite une halle gourmande et des espaces de coworking. De même pour le Pavillon Baltard qui, conçu en 1874 par l’architecte Victor Baltard, faisait partie des fameuses halles de Paris détruites en 1971. Cet unique témoin -classé MH en 1982- fut démonté, déplacé et remonté à l’identique en 1976 à Nogent-sur-Marne (94) pour servir de centre culturel. Plus récemment, la halle Girard à Lyon (69), une ancienne chaudronnerie (1857) transformée en 2019 par Vurpas Architectes en un incubateur de start up numériques. Dégagée d’une partie de ses murs, la nef en charpente métallique restaurée sert d’ample parapluie aux évènements s’y déroulant. Cet ultime vestige du passé industriel du site autorise une réversibilité des espaces et une adaptation des usages.
LA HALLE MAXIMUM, IVRY-SUR-SEINE (94), AGENCE CONSTRUIRE
TEST GRANDEUR NATURE DE RÉEMPLOI
Édifiées en 1843 à Ivry-sur-Seine, les halles industrielles Girard Sudron ont été restaurées en 2019 par l’architecte Loïc Julienne de l’agence Construire. D’une surface de 1 200 m², elles sont reconverties en une manufacture de mobilier composée d’ateliers de conception et de fabrication des designers Maximum qui ont la particularité de produire du mobilier en série, à partir de déchets provenant d’industries françaises. « Le projet de rénovation de ces halles tend à appliquer leur méthode de travail à l’échelle architecturale. », indique l’architecte. Les espaces chauffés -bureaux, restaurant, cuisine et sanitaires- s’insèrent dans un volume non chauffé qui réunit ateliers, aires de manutention et espaces libres. « C’est un lieu d’expérimentation de la matière et de l’espace regroupant des rebuts industriels et des déchets, issus de démolitions environnantes. », ajoute-t-il. Les travaux ont consisté à opérer un curage, consolider les structures existantes, créer des réseaux et bâtir des volumes internes autonomes. Une réhabilitation réalisée, en majorité, à partir d’éléments réemployés, en adéquation avec l’activité du lieu. Pour les gisements, Maximum a été aidé par l’aménageur de la ZAC Sadev94 et les ressourceries du BTP Cycle Up et Réavie. Un chantier complexe, puisque les architectes ont dû sensibiliser les entreprises aux enjeux du réemploi, du démontage à la pose de matériaux. Beaucoup de lots sont concernés par le réemploi (charpente, couverture, façade, menuiseries, cloisons…), l’acier étant présent dans les charpentes et les menuiseries rénovées. Une intervention minimaliste des concepteurs qui a été menée dans un total respect de l’existant.
LES ATELIERS DIDEROT, PANTIN (93), BLOCK ARCHITECTES
UN TIERS-LIEU DÉDIÉ A L’ÉCONOMIE VERTE
Dans le quartier des Quatre chemins à Pantin (93), prend place l’ancienne usine de fabrication de pneumatiques et d’outillage mécanique (1920) qui fait partie d’une friche industrielle délaissée depuis 30 ans, ses divers entrepôts et bâtiments de bureaux en brique étant caractéristiques de l’architecture industrielle du 20è siècle. Devenues les Ateliers Diderot (5 000 m²), ces halles ont été restructurées en 2023, par l’agence Block Architectes pour le compte de la RIVP, en une pépinière d’entreprises dévolues aux TPE et aux artisans spécialisés dans l’éco-construction. Ce nouveau « tiers-lieu » réunit des ateliers, des locaux d’activité, des salles de réunion, des bureaux (en coworking ou non) destinés aux indépendants, complétés par un restaurant, un fablab, une matériauthèque et un espace évènementiel installé sur la terrasse végétalisée. L’ensemble s’organise autour d’une rue intérieure protégée et coiffée d’une verrière qui liaisonne les différentes entités et accueille des espaces partagés. Les travaux ont porté sur la réhabilitation des halles et l’extension du bâtiment de bureau situé en front de rue avec sa façade en brique préservée. Concernant la démarche d’économie circulaire appliquée par les concepteurs, une partie de la charpente métallique existante a été conservée et restaurée, l’autre partie ayant été remplacée par des éléments d’acier préfabriqués et ajustés en atelier, puis posés sur site. Outre la charpente, l’acier est également dans les planchers collaborants -alliant acier et béton- posés et les bacs acier mis en place en couverture. De plus, aucun système de climatisation n’a été mis en place, la ventilation naturelle étant privilégiée.
LA CITÉ DU DESIGN, SAINT-ETIENNE (42), AGENCE LIN ARCHITECTES
UN OUTIL CRÉATIF ET ÉVOLUTIF DANS LE TEMPS
Inscrite au cœur de la ZAC Manufacture-Plaine Achille, l’école supérieure d’art et design a investi, en 2010, une partie des anciens bâtiments de la manufacture d’armes de Saint-Etienne (42) : elle accueille désormais 380 étudiants et 50 professeurs. Chargés du projet de restructuration de l’ensemble, les architectes Finn Geipel et Giulia Andi de l’agence berlinoise LIN ont rénové trois bâtiments existants (ateliers de fabrication et bâtiment de l’horloge) et bâti deux autres, la Platine et la Tour observatoire, à côté de l’existant. La Platine est un parallélépipède – de 31 m de large, 193 m de long et 5 m de haut- qui recèle les espaces collectifs de l’école, comme des salles de séminaires et d’expositions, un auditorium, un accueil, une agora, une serre, un restaurant…Elle est construite en charpente métallique, enserrée d’une résille formée de triangles opaques ou transparents. Derrière elle, s’élève la tour observatoire de 31 m de haut composée d’une structure acier en tubes et nœuds de liaison (125 tonnes) qui offre un panorama à 360° sur la ville et sert de signal lumineux visible de loin. L’acier a permis de réaliser aisément ces deux entités légères et aériennes, au moyen de pièces préfabriquées en atelier, puis livrées et assemblées in situ, qui font le pendant aux bâtiments massifs en pierre. Évolution dans le temps oblige, un nouveau projet intitulé Cité du Design 2025 est en cours d’élaboration, afin de transformer le quartier par la création d’un pôle de loisirs, de culture et d’innovation tourné vers le design et comprenant, notamment, une galerie nationale du design et un musée d’art moderne.