LES INTERVENANTS
Le foncier aérien : une réponse aux enjeux environnementaux
- Florence Bannier, responsable Partenariats et Innovation, UpFactor
La surélévation de deux projets à Bordeaux
- Pierre Migot et Florian Faye, architectes associés, Faye Architectes + Associés
Construire la ville sur la ville
- Silvio d’Ascia, architecte, Silvio d’Ascia Architecture
La construction en hauteur, point de vue du métallier
- Julien Homo, directeur général, Fer Met Alu
Pour pallier la pénurie de logements au cœur des villes et lutter contre l’étalement urbain, la surélévation des bâtiments existants constitue une solution technique, urbaine et architecturale efficace et viable sur le plan économique. Avec son cortège de structures, charpentes et composants métalliques, à la fois légers et faciles à mettre en œuvre, la filière acier-construction est en première ligne pour réaliser toutes sortes de surélévations, au-dessus d’édifices aux configurations et échelles diverses. Cette conférence s’est déroulée le 30 novembre dernier à la Maison de l’architecture Île-de-France.
« Si ce mode constructif est très ancien, rappelle d’emblée Florence Bannier, la surélévation revient en force en France et, plus largement, en Europe. Intéressant les villes, elle vient répondre à trois enjeux : la zéro-artificialisation nette, la rénovation des bâtiments existants et la création de logements en zone urbaine. »
Concepteur d’un outil destiné à évaluer le potentiel du foncier aérien à l’échelle des villes ou des métropoles, UpFactor a ainsi réalisé une étude pour la Ville de Paris au regard du PLU bioclimatique : 25 % des parcelles peuvent ainsi accueillir un niveau de surélévation, et 10 % plus de deux niveaux. Une autre étude pour la Métropole de Strasbourg permet de calculer que, sur quelque 65 000 bâtiments analysés, environ 16 500 représentent un potentiel de surélévation. Mais pour que l’opération puisse se concrétiser, il est capital de trouver un juste équilibre entre les ressources financières, les différentes réglementations du neuf et de l’existant (sécurité incendie, accès aux engins…) et l’acceptabilité de toutes les parties prenantes (maîtrise d’ouvrage, riverains, services d’urbanisme, élus…).
« Côté conception et construction, le métal reste un allié », a-t-elle ainsi conclu, exemples de projets à l’appui. C’est le cas pour deux programmes de surélévations présentés par les architectes Pierre Migot et Florian Faye. Au cœur du quartier historique de Bordeaux, New Plume, une ancienne imprimerie du 19e siècle est devenue le support d’une greffe en acier autopatinable. Restauré et aménagé, le bâtiment principal propose ainsi douze lots d’habitation et un local commercial. L’entrepôt BT06 se distingue aujourd’hui des autres par sa rehausse de métal noir et de verre. L’ensemble de la réhabilitation, signée par Nadau Architecture en association avec Faye Architectes et Associés, sert de vitrine aux deux agences qui occupent désormais la surélévation sur le toit. L’architecte Sylvio d’Ascia a ensuite présenté cinq projets exemplaires de surélévations : le réaménagement et la surélévation de l’hôtel Wallace à Paris, un immeuble de logements avec une structure mixte métal et bois, la valorisation et la surélévation d’un ensemble immobilier à Paris, la gare Montesanto à Naples, et, à Nantes, la réhabilitation et l’extension d’un immeuble de bureaux. Julien Homo a, quant à lui, mis en avant trois projets conçus, du point de vue du métallier : le siège social de Norac à Rennes, la surélévation métal/verre d’un bâtiment à Paris et une autre, en cours de réalisation, toujours dans Paris.