Pour Dietmar Feichtinger, « les écoles sont des lieux très importants dans le développement des enfants, dont l’architecture est l’arrière-plan ». Elles sont aussi celui du développement durable. Investissant la quasi-totalité de l’emprise au sol, le groupe scolaire Dunoyer-de-Ségonzac, que l’architecte livre à Antony, superpose, avec astuces et convivialité, maternelle et primaire pour optimiser les aires de jeux, les vues et… le bilan énergétique ! 

ÉDUCATION ET BIEN-ÊTRE 

À proximité immédiate de la gare RER, la rue Pierre-Gilles-de-Gennes dessert le lycée et le collège Descartes, des instituts de recherches et des équipements sportifs. Là où elle s’infléchit à main droite, le groupe scolaire vient d’être reconstruit. À l’exception d’une bande arborée à l’ouest et d’une seconde au nord dédiée aux livraisons et à l’accès au parking souterrain (20 places), le reste de la parcelle accueille au rez-de-chaussée l’école maternelle dont les salles de classe ceinturent une cour trapézoïdale ombragée par cinq arbres, un petit gymnase et une salle polyvalente (donnant tous deux sur la rue), deux réfectoires et leur cuisine ainsi que quelques bureaux et services. 

Afin que le soleil entre de manière optimale dans les cours de récréation et les classes, l’école élémentaire se déploie sur deux étages au nord et sur un seul à l’est et au sud. Son aire de jeux s’approprie la toiture-terrasse (en R + 1) de la salle polyvalente dont l’inclinaison partielle donne naissance à des gradins bois. Un caillebotis acier couvre sans l’obscurcir le patio éclairant la cantine en dessous, tandis que des jardinières périphériques plantées de bambous filtrent les vues sur l’espace public en contrebas et dissimulent le filet de protection en acier inoxydable, filet que l’on retrouve également au fond du préau nord de l’école primaire. 

MATÉRIALITÉ ROBUSTE ET LUMIÈRE NATURELLE 

« Il y a des matériaux qui se prêtent plus que d’autres à des situations données, auxquelles ils sont mieux adaptés. Chaque projet a sa logique, son raisonnement propre », déclarait Dietmar Feichtinger1. C’est donc l’option mixte béton/ acier qui a été, ici, retenue en matière de structure. Le recours à l’acier a permis de franchir de grandes portées sans poteaux intermédiaires tout en limitant les épaisseurs des dalles. Pour la salle polyvalente, des poutres métalliques sont connectées à l’aide de goujons de cisaillement à la dalle béton en bac collaborant. Elles s’appuient sur les voiles périphériques et les poteaux en façade. Une portée libre de 17,30 m a ainsi été atteinte.