ENJEU PLANÉTAIRE ET TERRITORIAL

La loi de transition énergétique pour la croissance verte enjoint à l’île de La Réunion d’atteindre son autonomie
énergétique en 2030. Au même horizon, trois millions de voyageurs sont pressentis au vu du regain du tourisme international.
Il a donc été décidé de créer une seconde aérogare de 13 200 m2 à l’ouest du bâtiment originel plusieurs fois remanié depuis sa création en 1929. Cette nouvelle aile – dont le concours a été remporté à l’unanimité en 2018 par AIA Life Designers – dédie ses trois niveaux exclusivement aux arrivées. Essentiellement en béton¹, son soubassement abrite un technologique centre de traitement des bagages de dernière génération. Les tapis roulants de récupération par les passagers se déploient sous une immense halle quasiment vierge de tout cloisonnement et gaines de ventilation. Son élégante couverture en forme de vague est engravée par un longiligne canyon nord-sud de 130 m linéaires constituant une puissante pompe d’extraction dépressionnaire mettant à profit les alizés pour engendrer une ventilation naturelle de l’ensemble. Celle-ci permet de faire baisser la température ressentie d’environ cinq degrés (entre 19 et 28 °C). Seuls les espaces clos pour des raisons
fonctionnelles ou sécuritaires sont climatisés.

DÉFI CONSTRUCTIF

Ce démonstrateur bioclimatique inédit résulte d’une conception aérodynamique et aéraulique de son architecture aux contraintes multiples. Éléments verriers de façades en simple vitrage à contrôle solaire sur ossatures métalliques avec ventelles hautes de 4 m, motorisées et régulées en fonction de la vitesse des vents et des conditions climatiques.
Toiles tendues de protection solaire sur façades est et ouest, végétalisation du canyon et des abords immédiats.
Afin de limiter au maximum l’encombrement spatial du volume de la halle, sa superstructure fait massivement appel à l’acier galvanisé. Des tripodes – deux tubes inclinés, un vertical intégrant la descente d’eau pluviale – reposant sur les contreforts béton du soubassement supportent les façades latérales elles-mêmes contreventées par une ossature treillis.
Des paires de tubes en V contreventés par des tirants supportent le canyon et les épines en bois volontairement surnuméraires et surdimensionnées pour des motifs architectoniques.