ÉCOLE DE DESIGN DE NANTES ATLANTIQUE

Ouverture sur la ville et le ciel

Créée en 1988 à Nantes, l’École de design établie sur le site de la Chantrerie depuis 1998 connaît un développement exponentiel de ses effectifs, avec 100 étudiants initiaux qui passent à 1 360 en 2017 et à 1 750 aujourd’hui. Cette école de renommée internationale méritait d’être hébergée dans un nouvel écrin d’architecture contemporaine, en résonance avec l’esprit de recherche et de création pratiqué dans ce lieu d’exception.

SOULEVER L’ÉCOLE ET LIBÉRER LE SOL

Édifiée sur l’île de Nantes, dans le quartier de la Création, à proximité de l’École nationale supérieure d’architecture, de l’école des beaux-arts, du Pôle des arts graphiques, l’École de design de Nantes Atlantique (EDNA) s’inscrit sur un îlot connecté à la halle de la Nef des Machines au nord et au futur parc de la Prairie-au-Duc prévu à l’est. Conçue par l’architecte Marc Mimram et livrée en 2022, l’école de 11 650 m², 62 m de largeur, 95 m de longueur et 21 m de hauteur, comprend trois strates reposant sur trois sous-sols de parking de 534 places. La première strate des deux niveaux bas, ouverts sur la traverse et le préau, intègre l’entrée de l’école au nord et se déploie en couronne autour de l’espace central de l’agora, avec diverses fonctions : hall d’accueil, ateliers, halle de fabrication, learning center, centre de documentation, espace associatif… Deux surfaces commerciales et d’activités étant placées en contrepoint sur le parvis créé. « L’école se soulève pour libérer le sol et donner à voir ses activités les plus démonstratives », souligne l’architecte Marc Mimram. La deuxième strate de trois niveaux incarne le corps principal dédié à des salles de cours et à l’administration. L’étage en attique, ou troisième strate, réunit plusieurs studios (média, art numérique, design lab…) reliés à une aile de bureaux par deux passerelles, et assortis d’une cafétéria et d’une terrasse occupant l’angle sud.

PARURE PLISSÉE EN MÉTAL DÉPLOYÉ

La structure en béton des plateaux intérieurs comporte un système poteaux-poutres, des planchers en DAP et des poteaux « talons aiguilles » préfabriqués sur la strate basse, tous les 7,80 m. En matière de morphologie, « les angles s’arrondissent, la façade s’enroule de façon unitaire, et le projet se démarque. Chaque façade est traitée de manière équivalente », ajoute l’architecte. Pour distinguer les strates, le socle poreux de l’édifice affiche des murs-rideaux à double hauteur de 7 m, calqués sur une trame de 90 cm et 120 cm de largeur. Les étages expriment la « masse soulevée, aux fonctions plus subdivisées », avec la mise en place d’une vêture de métal déployé d’aluminium servant de brise-soleil, devant les voiles de béton isolés et certains vitrages, et selon un module de 30 cm, démultiplié. Chaque filtre en métal déployé, adapté aux diverses orientations de façade, se plie en lames verticales à l’est et à l’ouest, et se mue en lames horizontales au sud. Quant à l’agora – imposant volume au cœur de l’école, elle sert à la fois de cour, d’espace de circulation, de rencontre et d’exposition, de lieu de conférences ou de cours magistraux… Celle-ci est couverte d’une charpente métallique formée de douze poutres acier de 23 m de portée, entre lesquelles sont gonflés des coussins d’ETFE (éthylène tétrafluoroéthylène) apportant de la lumière naturelle au sein du volume.

• Maître d’ouvrage : Adim Ouest
• Maîtres d’œuvre : Marc Mimram Architecture et Ingénierie, GPPA Architects, Jouin Manku
• BET environnementales : SCE
• Entreprises générales : Sogea, avec GH (sous-traitant charpente métallique et façade)
• Photos : Erieta Attali