COUR BAREUZAI, DIJON

Nouvel âge d’or commercial à Dijon

À deux pas du Palais des ducs de Bourgogne et en plein secteur sauvegardé, la Cour Bareuzai développe, avec le concours du bureau parisien de l’agence internationale basée à Londres, Chapman Taylor, quelque 2 300 m2 de commerces flambant neufs en doublant la superficie de deux hôtels particuliers classés au titre des Monuments historiques.

La cour Bareuzai à Dijon se situe au sein du centre-ville historique classé depuis 2015 au patrimoine mondial de l’Unesco.
Un parti architectural alliant subtilement bâti très ancien et contemporanéité en réponse au commerce de demain.
Des extensions réalisées en structure métallique…
… et révêtues de vitrages miroirs à haute performance thermique.
… et révêtues de vitrages miroirs à haute performance thermique.

HISTOIRES CROISÉES

Riche commerçant (mercier et négociant en grains), Odinet Godran fait construire un hôtel particulier vers 1450 au cœur de la cité historique dont ne subsistent que le corps principal (rue des Godrans) et sa remarquable toiture en tuiles plates vernissées, une tourelle aux baies en accolade (côté place du Bareuzai) et un passage voûté en ogives reliant les cours avant et arrière, classés entre 1941 et 1947. Aux 16e et 17e siècles, un autre bourgeois fortuné y adosse l’hôtel Jacqueron classé dès 1927. L’ensemble abrita, de 1960 à 1973, le commissariat central de l’agglomération avant d’héber­ger le centre d’action sociale municipal, fermé en 2013. Dans le cadre de sa politique de recentrage des activités commerciales dans ce quartier – dont les vignerons y résidant portaient des bas roses (bareuzai en bourguignon) – entré au patrimoine mondial de l’Unesco en 2015, la municipalité, propriétaire des lieux, a lancé une consultation opérateur-architecte visant à requalifier ce site stratégique. En y autorisant des extensions doublant pratiquement la surface du bâti protégé (1 200 m2), l’ensemble devait impérativement être affecté à des surfaces commerciales d’au moins 400 m2, faisant alors cruellement défaut dans le centre-ville.

HAUTE COUTURE URBAINE

Porté par le promoteur local Fortuna Saint-Jean, le projet conçu par Chapman Taylor emporta les suffrages du jury ayant « adoré » la subtilité de ses trois polyèdres asymétriques parés de murs-rideaux en vitrage miroir à haute performance thermique – réfléchissant leur noble environnement – et coiffés de surtoitures facettées en cassettes d’aluminium laqué champagne ! En effet, la complexité architecturale reposait sur le réaménagement optimisé de l’existant à des fins commer­ciales et sa valorisation par des extensions n’entravant pas la perception du patrimoine historique. Afin de ne pas empiéter sur l’accès plus étroit depuis la place Bareuzai, l’extension est en porte-­à-faux, abritant ainsi le passage des piétons le long d’un mur végétalisé. Sur la gauche du porche de la rue des Godrans et dans son alignement, le volume à rez-de-chaussée de l’extension 1 (la plus vaste) se voit couronné par celui du premier étage astucieusement déporté d’environ 30°, reflétant l’environnement à la façon d’un kaléidoscope. Enfin, la dernière, la plus modeste, s’implante de plain-pied, telle une étroite véranda.
Entièrement en acier, la structure de leurs couvertures à trois ou quatre pans se compose de poteaux en tubes ronds ou carrés, de poutres en tubes rectangulaires en simple appuis ou encastrées, ou en profilés du commerce de type E, de pannes en tubes carrés ou en profilés de type IPE posées déversées, servant d’appui aux bacs acier et de cornières de contreventement complétant la stabilité hori­zontale.

  • Maître d’ouvrage : Fortuna Saint-Jean
  • Architecte : Chapman Taylor Paris
  • BET : Archimen, BEC Carminati
  • Photos : Stéphane Rouillard
  • Dessins : Chapman Taylor