Construction d’une salle de spectacle à Saint-Jean-d’Illac

Landes Art

Située dans les landes de Bordeaux, dont elle constitue une banlieue, la commune de Saint-Jean-d’Illac connaît une croissance fulgurante (+22,28 % en six ans). Elle veille à offrir à ses 9 000 âmes toutes les aménités nécessaires à leur quotidien. Depuis quelques mois, la salle multifonctionnelle Quérandeau upgrade leurs loisirs derrière ses façades en acier autopatinable signées par l’Atelier FGA.

Le projet de la salle Quérandeau doit s’imaginer comme un totem urbain dans un futur parcours apaisé

Un contexte simple, complexe et paradoxal

La commune compte pas moins de 9 000 hectares1 de forêt de pins sur ses 12 000 hectares. L’urbanisation se développe le long de deux routes départementales, dont la D106 reliant la capitale girondine au bassin d’Arcachon, qui s’y croisent en son centre administratif. Très majoritairement pavillonnaire, son tissu urbain n’offre guère plus d’élévation que son relief. Pas évident dès lors d’intégrer dans son hypercentre une salle susceptible d’accueillir des manifestations réunissant jusqu’à mille personnes debout, au volume d’autant plus conséquent qu’en grande partie opaque. Complexité supplémentaire, son implantation à proximité directe, au nord, de la mairie – longiligne bâtiment (néo)classique en pierre de taille, tout de plain-pied, que signalent deux pins parasols centenaires – et, à l’ouest, d’un futur parc. L’Espace René Quérandeau2 a donc été imaginé par l’Atelier FGA comme un « totem urbain », un objet design jalonnant désormais le parcours apaisé en cœur de ville. Les concepteurs ont cependant veillé à concentrer au nord, autour d’une esplanade, la plupart des fonctions ne nécessitant pas d’importantes hauteurs sous plafond de façon à s’aligner sur l’épannelage de l’hôtel de ville en vis-à-vis. On y retrouve donc le hall (largement vitré), la billetterie, le bar, les bureaux et les sanitaires tandis que la salle assume à l’arrière son indispensable volume quasi aveugle mais dont la scène s’ouvrira largement à l’ouest pour créer un théâtre de verdure amorçant le parc à venir.

Une vêture en acier autopatinable choisie non seulement pour son esthétique mais aussi pour ses qualités de pérennité, recyclabilité et d’absence de traitement.

Archi-vêture

Si l’optimisation économique du chantier imposa une structure béton à la morphologie simple, l’agence a su imposer une vêture en acier autopatinable au regard de l’écologie (absence de traitements chimiques, pérennité, recyclabilité) mais aussi esthétique (aspect évolutif et dynamique selon la lumière et avec le temps, teinte s’harmonisant tant avec la pierre blonde de la mairie qu’avec le couvert végétal). Mais ce que l’architecture apporte avant tout, grâce aux plaques d’acier fixées sur une ossature métallique secondaire, c’est la possibilité de déconstruire des volumes élémentaires en les facettant dans des plans autres qu’horizontaux et verticaux. Les parois biaises encadrant les vitrages du hall renforcent la qualité urbaine de l’esplanade y conduisant tout comme celles du cadre de scène du théâtre de verdure. Le parallélépipède de la salle y gagne également une toiture fragmentée. La nuit venue, des LED incorporées dans certains joints obliques parachèvent la métamorphose.

Les parois biaises encadrant les vitrages du hall renforcent la qualité urbaine de l’esplanade.
Le hall largement vitré.
  • Maîtrise d’ouvrage : mairie de Saint-Jean-d’Illac
  • Architecte : Atelier FGA
  • BET : Aliénor Ingénierie
  • Photos : atelier FGA