BÂTIMENT D’ENSEIGNEMENT MUTUALISÉ À SACLAY

Équipe plurielle pour programme partagé

En demande d’espaces de cours supplémentaires, sept grandes écoles du Plateau de Saclay optent pour faire construire un bâtiment d’enseignement mutualisé (B.E.M.). Le projet lauréat est co-signé par quatre agences d’architecture réunies autour de Sou Fujimoto.

Photo : Sergio Grazia. Entièrement vitrée, la façade ouest est devancée par un gigantesque auvent métallique.

Pôle d’excellence scientifique et technologique

En réunissant sur son territoire organismes de recherche, grandes écoles, universités et entreprises privées, Paris-Saclay ambitionne de pouvoir un jour concurrencer la Silicon Valley ou Cambridge ! Les établissements d’AgroParisTech, Télécom Paris, Télécom SudParis, ENSTA Paris, Ensae Paris et Institut d’Optique Graduate School voisinent le campus de l’Institut Polytechnique de Paris bientôt desservi par une station de la ligne de métro 18. Un peu à l’étroit et souhaitant renforcer la synergie entre leurs 1470 étudiants, toutes les sept ont décidé de mutualiser leurs besoins. Ainsi est né le B.E.M. dont les 9142 m2 comprennent quatre amphithéâtres (un de 250 places, trois de 80 places), une cinquantaine de classes que complémentent des salles de télé-enseignement, de travail collaboratif, de projets, des bureaux et un parking en sous-sol.

Devanture piranésienne

Long de 101 mètres, le bâtiment concentre sur quatre niveaux l’ensemble des locaux fermés sur sa façade orientale – côté campus Polytechnique. Ils sont desservis par de généreuses coursives donnant sur un atrium de 1000 m2 au sol sous quadruple hauteur. Eclairé zénithalement, protégé du soleil par des ventelles en aluminium et ventilé par des ouvrants en façade automatisés, son volume est parcouru par un dédale de passerelles et d’escaliers – faisant la part belle à l’acier – dont les emmarchements se dilatent par endroits pour se muer en gradins d’amphithéâtres « spontanés ». De 6 à 9 m de hauteur, huit arbres à petites feuilles et à faible entretien – certains en bosquet – verdissent ce labyrinthe d’acier immaculé rappelant la fameuse gravure La relativité du néerlandais M.C. Escher (1953). Entièrement vitrée et partiellement enflée en son centre, la façade ouest est devancée par un gigantesque auvent métallique tout aussi blanc auquel sa couverture à facettes et ailettes pare-soleil confèrent des allures d’origami. Les volées d’escaliers, les érables et les tilleuls hauts de 10 à 15 m s’y entrecroisant concourent à flouter les limites entre intérieur et extérieur, d’autant que bientôt Michel Desvigne aura fait pousser un parc devant l’édifice. Il importe de souligner que seuls les amphithéâtres et quelques salles spécifiques ont recours à la climatisation, la ventilation naturelle ayant été retenue partout ailleurs.

Photo : DR
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Photo : Sergio Grazia
Photo : Sergio Grazia
  • Maîtrise d’ouvrage : École Polytechnique, Institut Mines-Télécom (Télécom Paris & Télécom SudParis), ENSTA Paris, ENSAE Paris, AgroParisTech, Institut d’Optique Graduate School ; EPAURIF (MO déléguée)
  • Architectes : Sou Fujimoto Architects (mandataire), Nicolas Laisné architectes, OXO architectes – Manal Rachdi, DREAM – Dimitri Roussel
  • BET Structure : Egis Bâtiment
  • Constructeur métallique : ACML, Fayat Métal