Atelier de production Alki à Larressore
Ecrin industriel pour fleuron du design français
Sur la colline, implanté dans la ZAC de Pelen Borda à Larressore, commune du Pays Basque, il se fait discret… Et pourtant impossible de le manquer. Changeant de couleur en fonction de la lumière et des cieux, sa façade se pare d’une élégante robe d’écailles argentées. Un centre d’art contemporain ? Non, un bâtiment industriel novateur imaginé par l’agence basque LeibarSeigneurin Architectes et dédié à la production des sièges Alki, fleuron français du mobilier design. Une réalisation signée Cancé Constructeur métallique pour la charpente, le bardage et les menuiseries alu du projet.

« En termes de bâtiment industriels sur la côte basque, c’est peut-être l’ouvrage le plus ambitieux qui ait été réalisé sur le plan architectural « , observe Benoît Fatigue, directeur de l’agence de Bayonne de l’entreprise Cancé. A l’étroit dans son siège historique d’Itxassou où l’éditeur de meubles a vu le jour en 1981, le nouvel atelier de production d’Alki réalise la jonction entre artisanat et technologie de pointe. Mais au-delà de la seule volonté de revoir et améliorer les process de fabrication afin d’accompagner sa croissance, l’entreprise souhaitait un bâtiment à l’image de ses valeurs et de ses engagements : un bel objet responsable fait avec et pour le territoire. Le résultat est à la mesure des ambitions. Implanté sur 16 383 m2, le projet Lantokia (le lieu où l’on travaille, en basque) est un bâtiment de 8 260 m2, sur deux niveaux, de forme carrée (pour un moindre développement de la façade), conjuguant efficacité de l’outil de production et recherche de sobriété énergétique. L’atelier de production se situe ainsi au premier étage tandis que bureaux, showroom, espace de détente sont situés dans la partie inférieure de l’édifice. Conçu pour exploiter au maximum la lumière naturelle, le bâtiment s’affiche comme un atelier zéro énergie, doté d’une isolation performante qui, en maîtrisant les fluctuations de température, le niveau d’humidité et la qualité de l’air, permet un fonctionnement sans chauffage ni climatisation. Le toit, d’environ 8 000 m2 accueillera tout prochainement des panneaux photovoltaïques dont la production permettra d’équilibrer la consommation annuelle d’énergie. Un bâtiment ambitieux pour un chantier d’envergure.
10 000 écailles argentées
Retenue pour la construction de ce nouvel atelier, l’entreprise Cancé démarre les études dès l’été 2022. « Les défis conjuguaient précision, esthétisme, haute technicité et innovation dans un volume de bâtiment conséquent. Notre capacité à répondre à la complexité du projet nous a permis de remporter la décision, se souvient Benoît Fatigue. Peu d’entreprises, en effet, étaient en mesure d’offrir ce même niveau de prise en charge ». Fabriquée dans les ateliers de Nay, la charpente en treillis de type Eiffel s’inscrit dans une authentique recherche d’esthétique. « L’architecte a placé très haut le degré d’exigence dans les détails, rappelle Jean-Bernard Ernaga, chef de projet. Nous avons apporté un soin tout particulier sur les attaches afin d’obtenir le plus de finesse possible. Il nous a fallu également intégrer la gaine de ventilation à l’intérieur de la poutre treillis ». Côté bardage, le chantier s’est apparenté à une véritable aventure. Le produit n’existant pas, le constructeur métallique s’est appuyé sur une entreprise-partenaire afin de réaliser les écailles en alu anodisé des 2 000 m2 de bardage. Ce travail d’ingénierie et d’études a nécessité un avis de chantier portant sur des essais en soufflerie, l’arrachage sur peau de bardage, des notes de calculs particulièrement complexe à mettre en œuvre. « Nous avons tous joué le jeu pour aller jusqu’au bout de cette aventure inédite, souligne Jean-Bernard Ernaga. Chaque écaille était alignée, positionnée et emboîtée à la main par les plus experts de l’entreprise. La pose s’est déroulée écaille par écaille à raison de 10 000 unités sans fixation visible. Tel un carreleur, les bords et les volets ont nécessité un redécoupage sur site pour offrir un résultat au plus près du dessin d’architecture ». Ancré dans son territoire et ses valeurs, l’ouvrage incarne en toute élégance une esthétique résolument contemporaine à l’image de sa production.


Clément Latieule, architecte associé, LeibarSeigneurin Architectes
Retranscrire l’ADN de l’entreprise

Maître d’ouvrage : Alki
Architecte : LeibarSeigneurin Architectes
Constructeur métallique : Cancé
Photos : Emmanuel Lattes
Pour en savoir plus www.cance.fr