6E TROPHÉES EIFFEL, LAURÉAT CATÉGORIE APPRENDRE
LYCÉE LÉONARD-DE-VINCI,
SAINT-GERMAIN-EN-LAYE
L’ARCHITECTURE À SA PLUS SIMPLE VÉRITÉ CONSTRUCTIVE
L’architecture d’un lycée technique se doit d’exprimer la construction, d’offrir la polyvalence indispensable à un programme en évolution permanente, d’être simple et robuste, à l’épreuve des élèves, à leur service et à celui des personnels. Le projet va donc à l’essentiel. Forme et modalités constructives sont dictées par la rationalité exigée du programme : doubler la surface du lycée technique Léonard-de-Vinci par la construction d’un bâtiment neuf d’une capacité d’accueil de 1 200 élèves, tout en maintenant l’établissement en fonctionnement.
La construction neuve est organisée sur trois niveaux. Au rez-de-chaussée, les lieux d’enseignement technique, regroupant ateliers, vestiaires et magasins, se positionnent en U autour de la cour et ouvrent sur le parvis. Ils sont distribués par deux rues intérieures qui permettent, outre l’apport en lumière naturelle, de se repérer aisément dans le lycée. Ce niveau s’encastre dans la pente et permet au premier étage, accueillant la vie des élèves et l’administration, de retrouver une relation de plain-pied avec le parc qui scindera à terme le bâtiment. Ces différentes fonctions, articulées par de vastes préaux terrasses, entretiennent des relations choisies entre elles et vers l’extérieur. Au second étage, l’enseignement général bénéficie de vues exclusives sur le parc et le jardin central.
ÉCONOMIES DE MOYENS ET SIMPLICITÉ CONSTRUCTIVE
Une trame porteuse de 3,6 m et divisée en modules de 1,2 m règle le bâtiment. Menuiseries et bardages de façades, luminaires, radiateurs, terminaux électriques suivent cette implacable rythmique. L’uniformité de la distribution des réseaux, le dessin répétitif des percements, l’absence de porteurs intermédiaires autorisent une réelle flexibilité des cloisonnements. Les protections solaires sont fixes sans jamais obstruer la vue. Elles sont adaptées à chaque type de façade et d’orientation et assument d’autres fonctions : rigidifier les hautes parois vitrées au rez-de-chaussée, porter la coursive d’entretien au second niveau. Par ces économies de moyens, par la simplicité constructive mise en oeuvre, par le refus de tout dessin arbitraire, l’architecture se libère de tout présupposé formel. Le projet assume ainsi le parti de condenser l’architecture à sa plus simple vérité constructive.
Maître d’ouvrage : Région Île-de-France
Architecte : Tank et Cosa, Architectes Associés
Maîtrise d’ouvrage déléguée : IDF Construction Durable
Paysagiste : Sébastien Sosson
BET : Bollinger + Grohmann
Constructeur métallique : Baudin Châteauneuf
Constructeur : Colas
Photos : Camille Gharbi
6E TROPHÉES EIFFEL, LAURÉAT CATÉGORIE DIVERTIR
HALLE MULTIFONCTIONNELLE
LE FORUM, SOULTZ-SOUS-FORÊTS
UNE ARCHE CONTEMPORAINE POUR REDYNAMISER LA VILLE
La construction d’une halle multifonctionnelle s’inscrit dans la volonté de la commune de mener une démarche de redynamisation du centre-ville. Le site est marqué par une riche histoire liée à la récolte du sel, l’architecture des salines et des bâtiments de graduation influençant largement la conception du projet.
L’implantation transversale de la halle répond à des enjeux urbains. Elle permet de fabriquer un front bâti le long de la rue, libérant ainsi une place publique tout en proposant une « arche » traversable qui met en perspective l’espace. Afin de créer une scène urbaine polyvalente capable d’accueillir plusieurs usages, les architectes ont souhaité proposer une image différente de la halle de marché. Elle est ainsi composée d’une structure en charpente métallique reposant sur deux piles qui accueillent les organes techniques de la halle. Ces volumes ont été voulus en béton habillé d’un bardage en inox, matériau qui permet de les estomper en reflétant l’environnement. La sous-face de la toiture est constituée d’une série de tubes transversaux en acier laqué noir servant à la fois de surface unitaire et de support d’accrochage pour les différents équipements de la halle.
Du fait de ses usages et de son architecture, ce nouveau lieu dialogue simultanément avec son contexte historique et son environnement actuel. Il s’estompe au bénéfice des activités qui animeront la vie publique de Soultz-sous-Forêts.
Maître d’ouvrage : Commune de Soultz-sous-Forêts, Hohwiller
Architecte : RHB Architectes
BET : Alec Structure
Constructeur métallique : Wilhelm SA
Photos : Nicolas Brigand
6E TROPHÉES EIFFEL, LAURÉAT CATÉGORIE FRANCHIR
PASSERELLE DE L’AIGUILLE ROUGE,
BOURG-SAINT-MAURICE
TUTOYER LES SOMMETS
Au sommet de l’aiguille Rouge, aux Arcs, sur la ligne de crête, à 3 226 m d’altitude, l’équipe SG Architecte a conçu une passerelle panoramique dans le prolongement de la station d’arrivée de la télécabine. Au-dessus du vide et dans une transparence maximale, elle permet à tout un chacun de tutoyer les sommets.
Point culminant du domaine skiable de la station, l’aiguille Rouge semble l’endroit le plus approprié pour répondre à la volonté de la commune de créer un moment exceptionnel et de faire d’un petit projet un grand effet. Le programme d’aménagement de l’aiguille Rouge comprend trois grandes phases : création de la passerelle (2018), rénovation de la gare de départ (2019) et création du solarium panoramique, de la tyrolienne et d’un café (2020).
À quelques pas de la sortie de la cabine, sur l’épaule rocheuse, le fil d’arrête montagneux sépare les communes de Villaroger et de Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs. C’est l’emplacement idéal, à la rupture de pente, pour loger le promontoire. Le projet étant situé en bordure de la réserve naturelle nationale des Hauts de Villaroger, la présence de plantes indigènes exige de préserver le sol. Les points d’appui de la structure sont, par conséquent, limités à trois : un au niveau de la structure existante, l’autre au centre du croisement des deux porte-à-faux, le troisième en lien avec la crête.
STRUCTURE MINIMALE, TRANSPARENCE MAXIMALE
L’agence n’a eu en charge que la conception de la passerelle, Ingélo, branche constructive de ADS (domaine skiable Les Arcs/ Peisey-Vallandry), assurant la partie technique. Sans contrainte
dimensionnelle, les architectes ont fait le choix d’une forme en croix symétrique, pour générer un cheminement fluide que le piéton aborde à sa guise, libre, en évitant un effet cul-de-sac et qui exploite à égalité les deux vues : sur le mont Pourri et sur le massif du Beaufortin.
Au coeur de ce panorama époustouflant, la conception du belvédère s’est faite dans la recherche d’une transparence maximale, pour accentuer la mise en scène spectaculaire, obtenue par la mise en oeuvre d’une structure minimale et le moins visible possible dans le grand paysage. Le métal s’est imposé comme matériau avec le choix de l’acier galvanisé pour résister aux intempéries très agressives. Le profil de la structure en V avec des pannes en forme d’étoile répond à la fois aux enjeux constructifs et au désir d’impacter le moins possible le site visuellement et techniquement. Cette ossature métallique, constituée de pièces boulonnées, utilise un langage architectural proche de celui de la télécabine.
Maître d’ouvrage : ADS
Architecte : SG Architecte
BET : Kheops
Constructeur métallique : Bellet Industrie
Photos : Raj Bundhoo
6E TROPHÉES EIFFEL, LAURÉAT CATÉGORIE HABITER
VILLA ROHAN, BORDEAUX
RECONVERSION EXEMPLAIRE
Situé en plein centre de Bordeaux, cet ancien immeuble de bureaux a été métamorphosé en résidence de 22 logements. L’ensemble, après réhabilitation, se fond dans le style architectural de la ville.
En lisière du quartier Mériadeck, à Bordeaux, l’ancien immeuble de bureaux des années 1980 profite d’une implantation exceptionnelle, mais pâtit d’un retrait prononcé sur le cours d’Albret. L’objectif est de réaffirmer son rapport fort et franc à la ville et de transformer la dimension tertiaire en image domestique. Le bâtiment est complètement déshabillé de ses panneaux de béton. La structure est mise au jour. Quelque 42 t de charpente métallique viennent redéfinir sa volumétrie. Cette dernière est carénée sous deux typologies de bardage métallique : l’un lisse et de teinte gris clair trahit l’ossature calepinée de l’ouvrage. L’autre, plissée et gris foncé, fait vibrer la robe de l’édifice. Les quatre faces sont libres, pas de mitoyenneté, ce qui est rare à Bordeaux.
Chaque logement bénéficie ainsi d’une double orientation et d’espaces extérieurs généreux. Le socle se dessine avec un bardage de marbre (bleuté de Savoie). La superstructure (R + 2 à R + 5) se détache du socle minéral par un niveau R + 1 largement vitré, tandis que l’attique réintégré au droit de la structure impose une nouvelle posture urbaine.
Maître d’ouvrage : Natacha Costa
Architecte : Atelier Cambium
BET : C3
Constructeur métallique :C2B
Photos : Ivan Mathie
6E TROPHÉES EIFFEL, LAURÉAT CATÉGORIE TRAVAILLER
BT6 – RÉHABILITATION D’UN ENTREPÔT ET SURÉLÉVATION DE BUREAUX, BÈGLES
CONCILIER RESPECT DU PASSÉ ET AFFIRMATION DU PRÉSENT
Au sud de Bordeaux, la Ville de Bègles a développé un projet ambitieux de rénovation urbaine avec l’Opération de renouvellement urbain des Terres Neuves. Elle a acquis un ensemble de 21 bâtiments : des entrepôts militaires, dont l’origine remonte à la première guerre mondiale, qui ont été libérés de toute occupation à partir de 1998. En 2014, les premières sociétés ont commencé à conquérir seize bâtiments, une fois la dépollution du sol achevée.
Fin 2019, Nadau Architecture s’installe aux Terres Neuves, au coeur de l’Opération d’intérêt national (OIN) Bordeaux- Euratlantique. L’entrepôt BT6 se distingue désormais des autres par sa rehausse de métal noir et de verre d’une surface de 600 m² et de 200 m² de terrasses. L’ensemble de la réhabilitation, signée par Nadau Architecture en association avec Faye Architectes et Associés, sert de vitrine aux deux agences qui occupent désormais la surélévation sur le toit. Cette greffe architecturale contemporaine, en adéquation avec le site et le programme, se distingue par sa capacité à concilier respect du passé et affirmation du présent.
Les pieds solidement ancrés dans un îlot très populaire, les nouveaux bureaux sont à la fois un havre où prendre le recul nécessaire et un observatoire du paysage bordelais et de la Garonne. D’un côté, Nadau Architecture s’organise horizontalement sur un vaste plateau ; de l’autre, en quasi-symétrie, l’agence Faye Architectes et Associés. Le bâtiment accueille dans les étages inférieurs un bureau d’études et une agence de communication. Le nouveau lieu est conçu comme un atelier artisanal vecteur de rapprochement entre les métiers de la construction. Des partenariats avec des entreprises copropriétaires vont permettre de faire des essais et de « remettre la main dans la matière ». Fin 2019, Hopare, artiste graffeur, redonne un visage à BT6 : les copropriétaires du bâtiment se sont associés pour lui demander d’apporter son art à ce bâtiment dont la vocation première était ailleurs.
Maître d’ouvrage : SCI Terres Neuves
Architecte : Nadau Architecture
BET : IBC
Constructeur métallique : Soblaco
Photos : Julien Hourcade
6E TROPHÉES EIFFEL, LAURÉAT CATÉGORIE
ARCHITECTURE ET INGÉNIERIE
HIPPODROME PARISLONGCHAMP
MODULAIRE, INNOVANT ET VERSATILE
Le projet du nouvel hippodrome de Longchamp consiste en la restructuration de l’ensemble du site (réhabilitation, démolitions et nouvelles constructions). Lauréat du concours international 2011, le programme de Dominique Perrault propose de remplacer les anciennes tribunes datant des années 1960 par une seule (180 m x 35 m), plus compacte et fonctionnelle.
Sur quatre niveaux, la tribune comprend environ 10 000 places assises, un restaurant, une grande terrasse sur le toit, cinq salles de réception et une brasserie. Le troisième étage est réservé aux jockeys et aux propriétaires, tandis que le quatrième et le cinquième accueillent des espaces VIP. Sensiblement inclinés vers la piste et légèrement décalés les uns par rapport aux autres jusqu’au dernier étage en surplomb, les niveaux évoquent le mouvement d’un cheval au galop. La conception architecturale très épurée, comme une grande « étagère » transparente, laisse passer la lumière et le paysage à travers le bâtiment. Ouvert dans toutes les directions, il offre désormais des vues à 360° et crée une relation directe entre le public et le monde équestre : d’un côté, en surplomb vers la piste, de l’autre, vers le rond de présentation des chevaux, alors qu’au dernier niveau, le restaurant sur le toit offre une vue imprenable sur le bois de Boulogne et les tours de Paris- La Défense. L’ensemble du projet met en scène les circulations des visiteurs et des chevaux. Parallèlement à la tribune, « Les Planches » font office de boulevard piétonnier surélevé, une séquence d’accès et de circulation avec une vue directe sur le rond de présentation des chevaux. En-dessous se trouve une série d’espaces flexibles d’accueil et de stockage, la salle de pesée des jockeys ainsi qu’une grande brasserie.
UNE STRUCTURE COMPLEXE EN PORTE-À-FAUX SUCCESSIFS
L’infrastructure de la nouvelle tribune est en béton et en acier, les gradins sont recouverts de bois. L’ossature principalement métallique supporte des dalles en béton armé de 15 cm d’épaisseur et des gradins préfabriqués. Son architecture est une structure complexe à comportement mixte avec gradins et plancher haut, en porte-à-faux successifs se décalant vers la piste, sur des poteaux de type « baïonnette ». Faisant écho à l’ancienne tribune de Longchamp ornée de géraniums, les sérigraphies des garde-corps de verre évoquent un motif fleuri. Les intérieurs sont simples, aux tons chauds conférés par les éléments de parement en métal ou en bois, ponctués de luminaires conçus par l’agence Dominique Perrault Architecture. Avec sa nouvelle tribune, plus courte que la tribune d’origine, le projet renforce la présence des espaces paysagers. Cent-cinq nouveaux arbres ont été plantés, et les nouvelles surfaces gazonnées rendent l’espace plus vert et ombragé. Lors du Prix de l’Arc de Triomphe, considéré comme la plus prestigieuse course de chevaux au monde, le bâtiment, orné de métal bronze doré, s’intègre parfaitement au paysage d’automne environnant et accueille dans le plus grand confort jusqu’à 60 000 spectateurs.
Maître d’ouvrage : France Galop
Architecte : Dominique Perrault Architecture
BET : Tractebel
BET métal : Jaillet-Rouby
Photos : Vincent Fillon/Michel Denancé
6E TROPHÉES EIFFEL, LAURÉAT CATÉGORIE VOYAGER
NOUVEAU TERMINAL 1, AÉROPORT DE LYON-SAINT-EXUPÉRY
GÉANT DE VERRE ET D’ACIER
Le projet du nouvel hippodrome de Longchamp consiste en la restructuration de l’ensemble du site (réhabilitation, démolitions et nouvelles constructions). Lauréat du concours international 2011, le programme de Dominique Perrault propose de remplacer les anciennes tribunes datant des années 1960 par une seule (180 m x 35 m), plus compacte et fonctionnelle.
Sur quatre niveaux, la tribune comprend environ 10 000 places assises, un restaurant, une grande terrasse sur le toit, cinq salles de réception et une brasserie. Le troisième étage est réservé aux jockeys et aux propriétaires, tandis que le quatrième et le cinquième accueillent des espaces VIP. Sensiblement inclinés vers la piste et légèrement décalés les uns par rapport aux autres jusqu’au dernier étage en surplomb, les niveaux évoquent le mouvement d’un cheval au galop. La conception architecturale très épurée, comme une grande « étagère » transparente, laisse passer la lumière et le paysage à travers le bâtiment. Ouvert dans toutes les directions, il offre désormais des vues à 360° et crée une relation directe entre le public et le monde équestre : d’un côté, en surplomb vers la piste, de l’autre, vers le rond de présentation des chevaux, alors qu’au dernier niveau, le restaurant sur le toit offre une vue imprenable sur le bois de Boulogne et les tours de Paris- La Défense. L’ensemble du projet met en scène les circulations des visiteurs et des chevaux. Parallèlement à la tribune, « Les Planches » font office de boulevard piétonnier surélevé, une séquence d’accès et de circulation avec une vue directe sur le rond de présentation des chevaux. En-dessous se trouve une série d’espaces flexibles d’accueil et de stockage, la salle de pesée des jockeys ainsi qu’une grande brasserie.
UNE STRUCTURE COMPLEXE EN PORTE-À-FAUX SUCCESSIFS
L’infrastructure de la nouvelle tribune est en béton et en acier, les gradins sont recouverts de bois. L’ossature principalement métallique supporte des dalles en béton armé de 15 cm d’épaisseur et des gradins préfabriqués. Son architecture est une structure complexe à comportement mixte avec gradins et plancher haut, en porte-à-faux successifs se décalant vers la piste, sur des poteaux de type « baïonnette ». Faisant écho à l’ancienne tribune de Longchamp ornée de géraniums, les sérigraphies des garde-corps de verre évoquent un motif fleuri. Les intérieurs sont simples, aux tons chauds conférés par les éléments de parement en métal ou en bois, ponctués de luminaires conçus par l’agence Dominique Perrault Architecture. Avec sa nouvelle tribune, plus courte que la tribune d’origine, le projet renforce la présence des espaces paysagers. Cent-cinq nouveaux arbres ont été plantés, et les nouvelles surfaces gazonnées rendent l’espace plus vert et ombragé. Lors du Prix de l’Arc de Triomphe, considéré comme la plus prestigieuse course de chevaux au monde, le bâtiment, orné de métal bronze doré, s’intègre parfaitement au paysage d’automne environnant et accueille dans le plus grand confort jusqu’à 60 000 spectateurs.
Maître d’ouvrage : France Galop
Architecte : Dominique Perrault Architecture
BET : Tractebel
BET métal : Jaillet-Rouby
Photos : Vincent Fillon/Michel Denancé
6E TROPHÉES EIFFEL, PRIX SPÉCIAL RESTRUCTURATION
MÉTALMORPHOSE
RESTRUCTURATION, EXTENSION, SURÉLÉVATION
La restructuration lourde du Carré Michelet comprend l’extension et la surélévation d’un immeuble de 14 niveaux en Code du travail dans le quartier Michelet de Paris-La Défense. Il comprend principalement des espaces tertiaires, enrichis d’activités ERP (business center), d’espaces de restauration et d’un espace fitness. Cette métamorphose passe par 13 500 m2 de démolition et 24 500 m2 de planchers neufs, avec un gain total de 10 000 m2.
Le Carré Michelet affiche clairement sa stratégie urbaine : connecter, clarifier, innover. Pour intégrer le coeur d’un quartier en essor, il a d’abord été désolidarisé du chapelet d’immeubles contigus dans lequel il s’inscrivait, afin de créer, par deux percées de part et d’autre de son volume, des liaisons urbaines entre La Défense et Puteaux. À l’intérieur du bâtiment, des terrasses ont été construites en palier, afin d’absorber les 14 m de dénivelé et d’offrir ainsi une continuité entre le parvis et la ville.
Devenu autonome, il entame sa mue pour s’épaissir, se surélever significativement et se métamorphoser en carré, offrant une lecture claire de sa silhouette dans la skyline de La Défense et devenant une nouvelle balise urbaine. La charpente métallique choisie pour l’attique a permis de rehausser le bâtiment de trois niveaux par un système de suspension en porte-à-faux, qui détourne la contrainte du poids (très importante de ce site, puisque situé au-dessus d’un parking tiers et d’une ancienne gare RER enterrée). La charpente permet également de créer l’effet joint creux de la terrasse panoramique, dû à un retrait des façades affranchies de porteurs : la structure stabilisante est composée des pylônes et palées en acier reliées par une poutre-treillis horizontale qui transfère les efforts des « grues » vers les noyaux de contreventement.
UNE CHARPENTE CONÇUE COMME UN OUVRAGE D’ART
Les planchers en bois CLT soutenus par des poutres IFB (Integrated Floor Beam) en porte-à-faux de 7 m environ sont suspendus à une ossature métallique apparente, qui renforce l’esprit loft. L’attique est aussi mis en valeur par le traitement de sa façade, rythmée par une trame verticale rappelant l’atelier d’artiste. Sous l’attique, le reste des façades extérieures arbore un jeu géométrique de pare-soleil, subtilement décliné selon l’orientation de chacun des côtés du bâtiment. Fabriquée comme un ouvrage d’art, la charpente architecturée de l’attique ne représente pas moins de 643 tonnes d’acier où les profilés sont quasiment tous reconstitués (PRS). Pour garantir la stabilité au feu, les poteaux acier tubulaires verticaux sont remplis de béton, tandis que les bracons et tirants ont été protégés par une peinture intumescente. La pose de la charpente de l’attique s’est effectuée à environ 40 m de hauteur avec un montage pièce par pièce. La façade de l’attique est une double peau ventilée suspendue qui a fait l’objet d’une Atex du CSTB où le façadier a développé une filière spéciale pour assembler et livrer en un seul tenant les panneaux verriers de dimensions 1 480 m x 8 345 m.
Maître d’ouvrage : Gecina (Eurosic)
Architectes : Cro&Co Architecture/ Architecture et Environnement
BET : CE Ingénierie
Constructeur métallique : Gagne
Photos :Nicolas Sisto
6E TROPHÉES EIFFEL, LAURÉAT CATÉGORIE INNOVATION
SUPERPAUSÉE, PLOEMEL
À LA CROISÉE DU CAMPING ET DU NAUTISME
SuperPausée est une macrotente, fruit de la superposition de deux canadiennes dont les piquets de bois ont été remplacés par des tubes d’acier. Ode décalée au camping, elle se joue de ses codes à travers sa géométrie, son apparente légèreté, son empreinte minimale et sa matérialité textile. On y passe un séjour tout en lévitation, entre ciel étoilé et terre à peine effleurée.
Campée dans une clairière accessible à pied, SuperPausée se monte à la force des bras, sans engin de levage, comme une tente traditionnelle. Chacune des pièces est manuportable, toutes s’assemblent au sol pour former la structure qui s’élève ensuite par simple rapprochement des pieds à la façon d’un tabouret pliant de camping. Conçue pour héberger cinq hôtes dans l’hôtel de plein air La Belle Folie, elle offre deux niveaux de planchers suspendus pour une surface totale de 50 m². En bas, le séjour est contigu à la terrasse couverte, qu’un textile amovible permet de faire évoluer en jardin d’hiver selon les saisons, et à un bloc technique regroupant salle de bains et WC. En haut, une chambre perchée à 4 m du sol ouvre généreusement sur la cime des arbres, tandis qu’en face, un large trampoline extérieur permet de profiter de nuits à la belle étoile. Les espaces haut et bas communiquent par un escalier suspendu conduisant à un palier sous verrière souple, se faisant coin lecture et de repos. Offrant autant de pignons qu’il y a de points cardinaux, SuperPausée communique avec le paysage forestier alentour par quatre grands cadrages triangulaires. Posé sur quatre appuis ponctuels, le projet se construit entièrement en suspension, laissant le terrain naturel intact. Au-delà de son rapport au sol, la légèreté du projet s’exprime également dans sa conception rusée : sa double enveloppe textile assurant isolation et étanchéité, son exostructure manumontable et son accastillage de mise en tension en font un projet résolument breton, à la croisée du camping et du nautisme.
Maître d’ouvrage : La Belle Folie
Architectes : vous architecture
BET : Yohann Leslé
Constructeur métallique : Bfactory
Photos : vous architecture
6E TROPHÉES EIFFEL, LAURÉAT CATÉGORIE INTERNATIONAL
DEN BLÅ PLANET, L’AQUARIUM NATIONAL DU DANEMARK
ÉPOUSTOUFLANT MAELSTROM
Surplombant l’Øresund et inspiré par les courants marins, les volées d’oiseaux, les bancs de poissons et les cours d’eau, l’Aquarium national du Danemark Den Blå Planet prend la forme spectaculaire d’un gigantesque tourbillon qui aspire les visiteurs en son coeur.
Évoquant un authentique maelstrom par son dessin, Den Blå Planet (en français, La planète bleue) présente un traitement architectural de sa façade emblématique de la conception des structures en acier. Le système porteur est ainsi composé de 54 cadres en acier qui, par leur positionnement radial et leur géométrie, forment les courbes qui caractérisent l’aspect sculptural de l’ouvrage. Au total, le poids de sa structure métallique s’élève à plus de 700 t d’acier. Revêtue de petites plaques d’aluminium en forme de losanges, la façade reflète les couleurs et la lumière changeantes du ciel. Chacun des cinq bras du tourbillon accueille une zone spécifique : le hall d’entrée pour le premier ; un auditorium, un centre éducatif et une cafétéria pour le deuxième ; les trois suivants comprenant l’exposition permanente, les sections consacrées aux mers et aux océans, aux rivières, aux lacs et aux eaux froides danoises. Plus grand complexe dédié au monde aquatique d’Europe du Nord, Den Blå Planet regroupe 53 aquariums d’eau douce et d’eau de mer et plus de 20 000 poissons.
Maître d’ouvrage : The Building Foundation Den Blå Planet
Architectes : 3XN
Photos : Adam Mark