Concours

Nicola BARBISAN, Victor MARTIAL, Nathalya YANKOVSKA -ENSA de Nantes

Pôle d’échange multimodal de Nantes
Dans le cas de Nantes, une ligne de tramway est déjà adjacente à la gare ferroviaire, elle est aujourd’hui saturée par le flux voyageur et citadin. Le tramway n’accomplit donc pas pleinement sa fonction de liaison avec la gare. De plus, l’emprise ferroviaire de cette gare produit une rupture spatiale dans le territoire nantais. Les quartiers avoisinant la gare, sont victimes d’une bipolarisation de la gare Sud et de la gare Nord, séparant et stigmatisant ainsi le centre historique et les quartiers résidentiels. Au regard des transformations urbaines des quartiers de la gare, il semble nécessaire de rétablir des liens physiques et mentaux en vue d’un usage durable. La gare centrale ne peut plus être une rupture, elle est lien intermodal.

La problématique met donc au centre la capacité des modes de transports à cohabiter et implique une certaine franchise formelle dans l’imbrication du bâtiment voyageur avec le tramway, la gare routière, les liaisons douces et les bâtiments de la gare existante.

La conservation et la valorisation de la tour de la gare actuelle, est une des priorités du projet. Repère architecturale, cette tour participe à la reconnaissance visuelle et mentale des voyageurs et des habitants. Ainsi, en associant physiquement la gare et ses « échappées » urbaines – le tramway les véhicules, les bus, les cycles, les pieds et les vues – de nouvelles temporalités répondent aux rythmes urbains. Les quais vivent aux horaires des trains, le hall, aux rythmes des voyageurs, les bureaux et les services de gare, aux horaires institutionnels et la rue piétonne ainsi que l’axe cyclable, vivent aux rythmes urbains, sans contraintes temporelles. Cette coexistence étroite des rythmes et des temporalités, bien que théorique et fantasmée, procure néanmoins le plaisir d’imaginer cette pluralité vitale.

Héloïse GUILMIN, ENSA de Paris – La Villette
Mathilde FLORENTIN, ESTP

Une cohérence pour des parcours différents
Le site de la gare de Saint-Denis, tenu entre la seine et le canal, captive par de grandes perspectives offertes par l’eau et la large emprise des voies. Gare particulièrement fréquentée, reliant deux niveaux de transports, ses aménagements ne sont plus à l’échelle du nombre de voyageurs et des nouveaux moyens de transports. Alors que les espaces de la gare sont saturés, l’espace public attenant est lui délaissé. Le parcours du voyageur est aujourd’hui un enchaînement d’espaces hétéroclites et inconfortables. Cependant une vitalité singulière émane de la multitude des rencontres, de la variété des cheminements piétons, au cœur d’un quartier en pleine transformation.

Le projet tente d’apporter de la cohérence dans ses différents parcours reliant les transports. Un des enjeux du projet est de réconcilier ces différentes hauteurs de sol en leur conférant des usages. Dans ce contexte fragmenté, un pôle multimodal n’est pas simplement un élément compact mais plutôt un ensemble de séquences se développant autour d’un parcours. La structure, transposition de l’intention architecturale, se déploie dans le projet comme un motif unifiant. Son dessin concrétise sur le site et sur le programme. La structure est orientée pour venir embrasser les voies. Les éléments porteurs visibles des tous les niveaux font naître un sentiment d’unité de lieu. Les éléments de grande portée composent une intériorité tout en maintenant une grande liberté d’appropriation et d’évolution. Le motif structurel est repris à différentes échelles en fonction de l’usage. Il tisse l’identité visuelle du pôle multimodal.

Floriane GRADEL, Arthur LANCEREAUX, Kévin RISSE
ENSA de Nancy

Centre multimodal de Pompey à structure acier

L’ancien site des hauts-fourneaux de Pompey, où ont été construits les éléments de structure de la Tour Eiffel, est aujourd’hui un vaste terrain vierge. C’est ici que se construit un éco-quartier, accessible en voiture par l’A31, en train par la ligne Metz-Nancy ou en bus. Nouvelle centralité dans le bassin de Pompey, aux portes de Nancy, cet ensemble nécessite une plateforme d’échanges multimodale adaptée.

Le programme se répartit sur différents niveaux : les niveaux bas, en lien avec la rue, sont des zones de mouvement et d’activités gérant les différents flux qui traversent le bâtiment, comprenant tous les services liés aux différents modes de transports (gare, arrêts de bus, location de vélos et de voitures, plateforme de covoiturage, parking) ainsi que les différents commerces. Une passerelle légère relie ces différents éléments et constitue une véritable rue enjambant la voie ferrée pour rejoindre le nouveau quartier assez enclavé. Celui-ci intègre un parking silo à proximité du bâtiment qui servira à la fois aux futurs habitants et aux usagers de la gare. Le bâtiment dispose d’un parvis haut et d’un parvis bas, tous deux accessibles depuis la rue grâce à la déclivité de celle-ci. Le projet reprend le vocabulaire de l’architecture ferroviaire et de l’aciérie : l’utilisation de l’acier et de grandes portées. La structure principale est un treillis de 10 mètres de haut soutenu par deux portiques en Virandeel dans lesquelles se trouvent les circulations verticales (les escaliers au sud et les ascenseurs au nord). Cette composition sur quatre appuis permet de modifier le moins possible le terrain, en s’adaptant à sa topographie.

Thibaud BECQUER, Hicham JABIROUNE, Aurijoy MITTER, Gaël OUDIN, Pierre RACHOU-LANGLATTE
ENSA de Montpellier

Contexte politique et urbain
La ville de Montpellier projette son extension vers le Sud et vers la mer avec la création du quartier Oz dont la construction débutera en 2017. Il accueillera le futur pôle d’affaires, et a pour objectif de devenir une nouvelle centralité composée d’équipements, de commerces et de 5000 logements, au cœur d’un parc de plus de 200 ha. Ce quartier se construira autour de la future gare TGV située sur la ligne à grande vitesse, et permettra d’ouvrir Montpellier aux autres métropoles européennes. A l’échelle urbaine, le prolongement de la ligne 1 de tramway liera cette nouvelle gare à la gare Saint Roch du centre-ville, et se prolongera à terme jusqu’à l’aéroport afin de constituer un nœud multimodal stratégique. Rassemblant un grand nombre de modes de transports (train, voiture, tramway, autocar, bus, vélo, piéton), le projet constitue un pôle multimodal de première envergure. Il doit gérer le croisement de ces flux de manière efficace, tout en évitant une organisation uniquement fonctionnelle et séparatrice : il s’agit de ménager des lieux propices aussi bien aux rencontres fortuites entre voyageurs qu’à la stimulation de la vie de ce quartier. La proposition prend la forme d’une grande place publique couverte encadrée par les deux îlots situés de part et d’autre du canyon des trains, réunissant en un seul espace les fonctions de parvis et de hall de gare. La lisibilité transversale de l’accès aux différents modes de transports est une condition essentielle au fonctionnement d’un pôle multimodal : aussi est-il possible depuis cette place d’embrasser d’un seul regard l’accès à l’ensemble des modes de transport, en libérant le sol par l’élévation des programmes publics dans les étages et par le percement de vastes trémies donnant une vue plongeante et un accès direct aux trains.