Concours
Concours Acier 2010 : Le palmarès
Cette année le jury s’est réuni le 6 mai 2010 à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris, sous la présidence de l’architecte Dietmar Feichtinger, pour examiner et départager les propositions des 14 équipes finalistes. A l’issue des délibérations, le jury a attribué un premier prix doté de 7000 euros et quatre mentions spéciales dotées chacune de 3500 euros.
Il est proposé aux étudiants d’imaginer leur propre école en créant un bâtiment en acier dédié à un programme d’enseignement et de recherche en architecture ou en ingénierie. Ce bâtiment accueillera également des expositions, des conférences et des séminaires. Chaque candidat choisit librement dans sa région le site dans lequel vient s’insérer son projet. Cette école de spécialisation pourra être dédiée à une thématique particulière telle que l’air, la mer, l’espace, le climat, la ville, les paysages… L’architecture du projet pouvant s’inspirer du thème retenu. Elle dépendra statutairement d’une école existante sans y être forcément liée géographiquement et accueillera une centaine d’étudiants.
- Composition du jury
- 1er prix
- Mention spéciale ``Audace``
- Mention spéciale ``Maîtrise et rigueur``
- Mention spéciale ``Insertion urbaine``
- Mention spéciale `` Prospective``
Présidé par Dietmar Feichtinger, architecte – président du jury et composé de Isabelle Duffaure-Gallais, journaliste technique, Le Moniteur, Jean Gauthier, directeur chargé de l’architecture, direction générale des patrimoines au Ministère de la Culture, Jean-Marie Guinebert, directeur de la communication et des partenariats, Cité de l’architecture et du patrimoine,John Hanlon, directeur général, Terrell,François Lamarre, journaliste d’architecture, Marc Landowski, architecte, Isabelle Métais, ingénieur d’affaires, Eiffel, Christophe Ménage, délégué général, ConstruirAcier, Laure Delaporte, responsable marchés, ConstruirAcier
GREFFE URBAINE
Damien Vieillevigne, Alexis Breuil et Nicolas Faou
ENSA de Marseille
Le site choisi se trouve à l’entrée Sud d’Aix-en-Provence, sur une parcelle en contrebas d’une esplanade qui n’est pour l’instant qu’un lieu de passage.
Le bâtiment à été pensé selon une logique de lien urbain pouvant être à la fois un symbole d’entrée de ville et un laboratoire de pratique urbaine. Lien, il l’est par sa forme hybride, entre bâtiment et infrastructure.
Une structure de 120 m de long qui sort de terre, se tord, pour venir se poser 9 m plus haut sur l’esplanade. Un bâtiment où les murs deviennent sols, où le toit se transforme en escaliers, en gradins et en rampes.
Le système constructif est composé de 21 portiques séparés de 5 m chacun, effectuant à mi-parcours une rotation de 90 degrés, connectant le point haut au point bas du site.
En partie haute, le bâtiment offre une façade à l’esplanade ainsi qu’à la route qu’il franchit. En partie basse, par un jeu de rampe et d’escaliers, il permet d’accéder au parc tout en proposant des espaces conviviaux composés de gradins.
La structure secondaire est composée de contreventements, liant 2 à 3 portiques. Ce système augmente la rigidité de la structure et dessine la façade principale du bâtiment ainsi que sa face supérieure. Des écailles de brises soleil filtrent ses rayons et habillent l’édifice sur ces mêmes façades.
LAB’Z
Laurent Dubuis et Brice Maurin
Ecole spéciale d’architecture
L’école se situe le long du boulevard Raspail, s’insérant entre deux entités fortes de Paris. D’une part, une artère importante de la ville et d’autre part, le cimetière Montparnasse.
LAB’Z vient se greffer contre la façade cachée de l’Ecole Spéciale d’Architecture. Un laboratoire de recherche secret, s’installe dans le 14ème arrondissement. Il propose Master et Doctorat, en spécialité « réflexion, critique et opération du devenir urbain ».
Une aile plugée au bâtiment de l’école, s’inscrit avec une emprise au sol minime. On ne peut ignorer l’éthique du cimetière, lieu respecté et intouchable. Sans être une nuisance visuelle, le projet préserve ce lieu de mémoire en le survolant : Une voute portant le futur et prenant ses racines dans le passé.
Le programme de LAB’Z s’inscrit en réponse à celui de l’Ecole Spéciale. Il comprend un laboratoire de reflexion, d’expérimentation architecturale. Divisé en plusieurs pôles, il se positionne comme un pré-fondement d’une nouvelle pensée sur l’urbanisation et l’architecture à Paris.
La forme étrange des pavillons provient de trois impératifs : un impact au sol minime, une structure légère et aérée, et enfin un ancrage sur le bâtiment existant. En implantant trois avancées, la structure générale du bâtiment se stabilise.
Finalement, Acier, Laboratoire, Belvédère, tous ces paramètres prennent forme dans la création d’un nouveau toit pour le cimetière, un élément inédit dans le tissu urbain parisien.
Plugin interactif
Nazim Belblidia et Sarah Boulfekhar
ENSA de Nancy
L’école d’architecture de spécialisation en acier que nous proposons trouve tout son sens dans la ville de Nancy, une ville connue pour son histoire liée au monde de la sidérurgie et de l’ingénierie. Sur un site faisant face à l’école existante en béton brut et massif, vient s’installer tout en légèreté, un nouveau langage architectural en acier et en verre en opposition et en complément à la première tel un plugin informatique qui apporte de nouvelles fonctionnalités à un programme mère existant.
Plugin comme branché : En parfaite interaction avec son environnement immédiat, notre école est entièrement habillée d’une double peau en verre transparent qui permet d’emmagasiner de l’énergie, de profiter d’une vue sur le canal et de s’ouvrir à la ville et au public.
Plugin comme greffon : Les locaux d’enseignement, plus en retrait, surplombent les espaces ouverts au public du rez-de-chaussée et sont suspendus à la structure primaire constituée d’une succession de portiques en treillis. Au dessus de ces locaux, les étudiants profiteront d’une terrasse jardin suspendue, à l’abri des intempéries et des regards. Un jardin pour se détendre après de longues « charrettes », un jardin pour trouver l’inspiration, tout prés du ciel en caressant les nuages.
Parce que l’architecture est un rêve inaccessible, une recherche perpétuelle d’une vérité, on a tenté d’imaginer ce que pourrait être une école d’architecture « idéale », dont l’interprétation se concrétise grâce à l’acier.
Panier Plano
Gordon Wourms et Jonathan Monier
ENSA de Marseille
Tout bon marseillais connaît le Panier : petit quartier historique qui n’est autre que le lieu de naissance de la cité où les phocéens s’installèrent pour fonder Marseille. Le Panier est un quartier tissé mélangeant harmonieusement ruelles étroites et intersections, créant surprises et étonnement. Il présente encore aujourd’hui d’agréables allures villageoises, lui, ce quartier populaire tressé dans sa morphologie urbaine qui rassemble mélange culturel et population diversifiée.
Ce petit bout de ville dense, intense, domine le vieux port sur un relief escarpé faisant office de promontoire. La particularité de ce site est qu’il est constitué de coins et recoins, laissant entrevoir par moment de belles vues dégagées. Cependant, il constitue aujourd’hui une place mal définie, un espace avec une parcelle terrain vague. Un espace que la voiture est venue coloniser, grignotant sauvagement la parcelle, et créant des détours et des gênes autant visuelles que physiques.
« Panier-plano » propose dans une démarche généreuse et accueillante d’investir cet espace en l’ouvrant sur la ville et ses habitants. Il s’agit d’un bâtiment pont, un bâtiment îlot qui parait introverti aux premiers abords. La légèreté du métal assure le soulèvement de l’îlot fermé traditionnel pour proposer de manière contemporaine une ouverture, une transparence. Avec un profond respect pour le site, le projet entre dans une relation différente, à l’opposé de ce qu’il se passe autour. Il s’ouvre, embrasse la vie, se saisissant du mouvement et laissant une ouverture vers le ciel. C’est une respiration, un soulagement.
Le principe structurel décompose le bâtiment en deux volumes en « L » dont l’un est superposé et retenu par l’autre. Cette démarche prend en compte l’environnement afin de ne pas gêner les habitants locaux et permet de redéfinir clairement mais en douceur les limites publiques. En effet, le bâtiment s’ouvre sur une place en gradins, est aligné sur la rue en RDC et évite autant que possible les vis-à-vis direct et frontaux.
Avec intrigue, un volume plane en lévitation, laissant le sol libre. L’attractivité du quartier, du cœur de la cité, et la simplicité de la structure créent une mise en tension de l’espace public, si pratiqué à Marseille.
L’implantation d’un bardage vertical en façade permet de rythmer, de proposer diverses vues. C’est une façade qui se tend et se distend pour laisser traverser le regard, la lumière. Une façade filtre qui rythme les vues intérieures et protège des brûlures du soleil, laissant à l’œil la liberté d’observer, de se repérer. De plus, la couleur or émerveille, permettant à la structure de se déposer comme un joyau à côté des « trois fenêtres marseillais » environnants.
Ce projet correspond à une extension de l’école d’architecture de Luminy, qui est elle excentrée, placée à la périphérie de la ville loin de la civilisation. Cette extension recherche la rencontre et l’échange venant compléter la tranquillité et la ballade de Luminy, permettant ainsi de placer tous les utilisateurs dans le même panier. L’école du panier plane au milieu de ce quartier traditionnel, créant mixité et intensité.
Plug In City
Julie Dehaut et Matthieu Palma
ENSA de Montpellier
Aujourd’hui, les grandes métropoles chinoises deviennent de plus en plus denses. Elles se construisent verticalement. Par ce développement, peu à peu les terrains vacants disparaissent des centre villes. On assiste alors à une augmentation du prix du foncier et à une exploitation du sol donnant lieu à des tours de plus en plus hautes.
L’idée du projet est d’imaginer les tours comme support des nouvelles constructions. Les toits des immeubles sont des espaces techniques monofonctionnels et constituent un véritable foncier inexploité. Des projets pourraient alors émerger sur ces « toits de ville », véritables plugs de ces cités verticales.
La future école d’architecture s’implante sur une tour de bureau dans un quartier émergeant proche du centre ville de Chengdu. Le projet en acier vient se greffer au bâtiment existant. Sa structure principale vient prendre position sur le noyau de la tour donnant lieu aux futures circulations verticales du projet. Cette colonne technique est un véritable prolongement de la tour sur laquelle viennent se « plugger » les différentes fonctions de l’école.
Le projet offre alors une grande modularité. Les différentes unités organisées librement autour du noyau produisent un bâtiment très ouvert. Les espaces intérieurs sont en regard les uns des autres ; une école d’architecture où les disciplines communiquent. Par son implantation stratégique dans la ville, l’école domine ainsi le paysage offrant un nouveau point de vue sur la cité.
Construire une école d’architecture au centre d’une mégapole est pour nous, en tant qu’architecte, un moyen de répondre à la densification croissante des villes chinoises.