Choisir l’acier
L’acier, matériau recyclable et recyclé
Vous avez dit recyclable ?
La filière acier n’a pas attendu 2023 pour s’engager dans le développement durable. Dès 1856, avec le procédé Martin-Siemens, elle développe les premiers aciers recyclés. 167 années d’expertise plus tard, la filière acier, toujours pionnière, milite pour une construction durable et responsable. Mieux vaut le savoir, en matière de recyclage, tous les matériaux ne se valent pas…
Le bloc béton ne peut être recyclé qu’une seule fois.
Malgré son image de matériau vert, le bois ne peut pas être facilement recyclé car il est imprégné de colles ou de peintures, de vernis. Il ne peut être recyclé que sous forme de panneaux de particules dont la tenue sera elle-même obtenue uniquement… grâce à des colles.
L’acier est réellement recyclable, au sens où il peut être réutilisé à l’infini, sans perdre ses qualités initiales. Le matériau se régénère : après récupération et retour à l’aciérie, il retrouve ses propriétés d’origine. L’acier de nième génération a les mêmes propriétés qu’au premier jour. Cette aptitude a également pour avantage de préserver les ressources naturelles en évitant de puiser dans les réserves de minerai de fer.
Dix tonnes utilisées pour une tonne produite
Le recyclage est une donnée culturelle de la filière acier, particulièrement bien rodée après plus d’un siècle d’existence. Et ce cycle, dans le cas de l’acier peut être considéré comme infini. ». « Chaque cycle conduit toutefois à la disparition d’une partie du matériau qui n’excède pas 10 %. Ce qui fait dire que pour 1t d’acier produit en haut fourneau, 10 t d’acier sont de fait utilisées.
Enfin, si l’on considère que le poids d’énergie grise lié à la construction est faible au regard de la consommation de la construction elle-même (moins de 20 % à cause du chauffage et de l’éclairage), à l’avenir, la banalisation du Bâtiment Basse Consommation – voire l’obligation de construire avec des performances énergétiques de très haut niveau – va équilibrer ces deux données. De fait, le cycle de vie des matériaux reprendra une importance significative. L’acier sera alors d’autant mieux placé. D’autant que la comparaison ne peut se faire de tonne de matériau à tonne de matériau mais bien de fonction à fonction : par exemple l’acier est en moyenne, a minima, six fois plus léger que le béton. Enfin, il ne faut pas négliger les parts d’eau et d’air dans le respect de l’environnement.
En France, la consommation de matières et produits destinés à la construction, neuf et rénovation, varient de 460 à 480 millions de tonnes par an, en moyenne sur les vingt dernières années, soit plus de 50 % du total de la consommation intérieure apparente de matières. L’acier utilisé dans la construction représente pour sa part environ 5 à 6 millions de tonnes chaque année.
Le volume de déchets générés par le secteur du bâtiment (hors travaux publics) est estimé à 38 millions de tonnes par an. Et la part des métaux, déchets non dangereux, ne représente que 0,83 millions de tonnes, soit 2,2 % du volume total.
Selon le SOeS, plus de la moitié des déchets non dangereux (hors déchets minéraux) est valorisée et 40% font l’objet d’un recyclage matière. Les déchets métalliques sont recyclés en quasi-totalité et réintroduits dans le processus de production. Dans le cas de l’acier, ses propriétés mécaniques facilitent grandement les opérations de tri qui peuvent s’opérer dans des centres de traitement hors site. Ainsi, en 2008, le gisement de métaux ferreux en fin de vie s’élevait à environ 12 millions de tonnes dont 7,1 millions de tonnes d’acier en provenance de la récupération (source ADEME) : l’ensemble a été recyclé !
Chute… pas déchet
Depuis le règlement européen n° 333/2011, les débris de métaux peuvent sortir du statut de déchet sous conditions et être considérés comme des chutes qui entrent dans un processus de valorisation. Grâce à la structuration de la filière de récupération et de valorisation, le recyclage de l’acier est toujours possible et assuré localement, à proximité de tout chantier.